Arcane No 14 du Tarot Egyptien de Laura Tuan
A l'endroit : Pouvoir Supérieur - Violence d'Evènements Inéluctables - Désagréments
A l'envers : Faiblesse - Douleur - Indifférence - Abandon - Energies Négatives
Sens de cet Arcane : Il a les longues oreilles de l’âne et la queue pendante. C’est cependant sa couleur, le rougeâtre - toujours mal vu chez les égyptiens antiques - qui le rend diabolique comme un être cruel et dangereux. En réalité, derrière la bataille opposant Horus et Seth, qui s’est terminée par le triomphe de la Lumière sur les ténèbres, sur l’aveuglement du premier et l’éviction du second, il y avait certainement la lutte historique entre tribus rivales. Il est probable que le jeune Horus ait supplanté son adversaire avec beaucoup de difficultés : cela explique qu’une tête d’âne ait orné pendant des siècles le sceptre pharaonique et que le souverain de l’Egypte unifiée ait continué pendant longtemps à se glorifier de personnifier à la fois Seth et Osiris. En réalité, le pouvoir terrifiant de Seth, exécré et maudit par les prêtres qui le représentaient avec un couteau planté dans le dos, n’est que l’allégorie de l’instinct aveugle du sexe (I ‘épée pointue qu’il empoigne) ; cet instinct violent est toutefois indispensable à la fécondation et à la continuité de l’espèce. On a d’ailleurs assisté à quelque chose de similaire dans le christianisme quand Pan l`ancien a été transformé en un Satan obscur, la chèvre maudite, le dragon assassin contre lequel saint Michael a croisé l`épée dans un duel cruel et triomphant. Seth n’est pas par hasard le frère d’Osiris - qu’il n’hésite pas tuer par envie - et des pieuses Isis et Nephtys, son épouse. Il représente la contrepartie du bien et incarne le rôle du bouc émissaire qu’il faut immoler rituellement : c’est le mal nécessaire, le revers de la médaille, destiné à réintégrer la divinité solaire à la fin des temps. Finalement, son caractère orageux et brutal ne se révèle pas fondamental quand, "à la proue de la barque de Ré", surgit l`horrible serpent Apopis. Il se présente alors entouré par ses seconds, eux aussi marqués par une double nature : le crocodile famélique e, dans le même temps, prêt à sauver le petit Horus tombé dans les eaux, le sanglier noir vorace, dévoreur de la Lune et cependant immortalisé dans le ciel, parmi les constellations ; le serpent venimeux et mortel et, dans le même temps, gage de fécondité et de pouvoir. Il manque l’hippopotame maladroit et matériel et pourtant ayant un rôle spirituel dans la figure de Tueris, la Déesse aux flancs larges, protectrice de la grossesse et de l’accouchement.