13 - L'Anéantissement de l'Université de la Baume par
le massacre de toutes les femmes qui y œuvraient…
Fondé en l'an 45 par Débora, la sœur cadette de Myriam de Magdala, l'Université de la Baume a formé plus de 16.000 guérisseuses, des femmes qui possédaient toutes un très haut niveau spirituel et qui étaient devenues capables de soigner autant par leurs connaissances des plantes et des mystères du corps humain que par leurs prières en relation avec le Cœur de l'Univers.
Au sommet de cette merveilleuse structure conçue pour favoriser l'émergence de l'Amour siégeaient huit femmes, sept Prêtresses qui assistaient la plus élevée, la grande Prêtresse Isae. Par leurs reliances au plus haut niveau spirituel qui soit, elles assuraient la présence d'une structure énergétique impressionnante qui favorisait grandement la réception des Énergies Créatrices de l'Univers, Énergies qui avaient permis l'émergence de la Vie… Elles les canalisaient au quotidien, se chargeant de les faire rayonner autour d'elles, principalement sur les femmes en cours de formation, sur les femmes et les hommes qui, par leurs travaux, assuraient les tâches matérielles, tout ce monde évoluant entre les neuf fermes qui étaient réparties sur le versant Sud du massif des Baumes.
Sept fermes avaient été créées en des lieux différents selon que le terrain était humide ou sec, exposé au vent ou bien protégé, dans une zone bien ensoleillée ou à l'abri des forêts de chêne-lièges. Cela permettait de développer une très grande diversité de cultures dont l'essentiel était constitué de plantes médicinales pour la santé du corps et de plantes aromatiques pour le bien-être du corps.
Chacune de ces sept fermes de formation était composée de plusieurs bâtiments qui permettaient l'hébergement en petits groupes d'une soixantaine de femmes, et qui bénéficiait de plusieurs ateliers bien outillés qui permettaient de travailler très confortablement pour l'époque.
Chaque ferme se différenciait des six autres par l'une des sept couleurs de l'arc-en-ciel. Elle était administrée par une des sept Prêtresses qui arborait sur le col et sur le bas des manches de ses robes un petit liseré de la couleur correspondante à sa ferme. Régulièrement, trois à quatre fois par an, les étudiantes changeaient de ferme et s'installaient pour une nouvelle période dans une autre ferme où elles allaient avoir la possibilité de découvrir de nouvelles plantes, des techniques de plantations et de récoltes différentes.
Pour se reconnaitre entre elles, les étudiantes portaient toutes une petite rosace brodée dont la couleur correspondait à la ferme où elles étaient en cours de formation. Si l'une d'elles se perdait dans la nature avoisinante, n'importe quelle personne pouvait lui indiquer le chemin à prendre pour retrouver la ferme à laquelle elle était attachée.
Le domaine de l'Université de la Baume était immense, il s'étalait entre les communes actuelles de Signes à l'Est et de Riboux à l'Ouest. C'est à l'emplacement de Château-Vieux, au-dessus du village de Signes qui n'existait pas à cette époque, que se trouvait le centre névralgique de l'Université de la Baume qui veillait au bon fonctionnement de l'immense domaine.
La huitième ferme de formation, la plus importante de toutes, se trouvait à l'emplacement désigné actuellement sous le nom de Vallon de Massebœuf, à un kilomètre en contrebas du pont du diable (qui n'existait pas à cette époque), sur le chemin allant de Signes à la Sainte Baume. La couleur qui lui était dédiée était la couleur rose car elle représentait la synthèse énergétique de toutes les couleurs de l'Arc-en-ciel.
Cette grande ferme était dirigée par la grande Prêtresse elle-même, souvent vêtue d'une robe entièrement rose, et c'était là que toutes les femmes du domaine se retrouvaient lors des journées de relâche qui avaient lieue le dernier jour de chaque décade.
Le calendrier en vigueur à l'Université était le calendrier égyptien composé de douze mois de trente jours fractionnés en trois décades. Cinq ou six jours épagomènes permettaient de compenser le décalage et ils terminaient l'année entre le 14 au le 18 juillet actuels, 19 juillet pour cette année 2012, le nouvel an se fêtant le lendemain. La vie du centre était donc rythmée par des décades de dix jours.
La plus importante de ces activités était l'apprentissage de la culture des plantes avec un travail physique dans les plantations à raison d'une demi-journée pendant les neuf jours travaillés. Trois demi-journées étaient consacrées à la découverte des arts tels que la peinture, le tissage et la poterie, tout cela en lien avec les Énergies Créatrices de l'Univers. Trois autres demi-journées étaient consacrées à des activités artistiques physiques telles que la danse, la musique et le chant. Une demi-journée était consacrée à l'étude du corps humain, une autre à l'étude des maladies et une autre à l'étude des énergies de guérison par la prière. Mais dans la réalité de tous les jours, un cours de danse pouvait intégrer une prière bien précise envers l'Univers
Le dixième jour était un jour de relâche et de repos pour tout le monde. Les quelques corvées aux animaux étaient rapidement remplies par toutes les femmes dans la joie et la bonne humeur générale. Cela faisait plus de quatre siècles que cette organisation perdurait et qu'elle donnait toutes satisfactions.
Les denrées nécessaires à la collectivité étaient produites dans une neuvième et immense ferme, un véritable petit bourg construit au pied du plateau où se trouve actuellement le circuit du Castelet, sur le coteau de Bois Soleil. Cette ferme employait plus d'une centaine de personnes sans aucune connotation spirituelle, essentiellement des hommes et des femmes de la région ainsi que d'anciennes stagiaires qui n'avaient pas un potentiel suffisant pour devenir guérisseuse mais qui avaient souhaitée rester à travailler pour le domaine.
La ferme fournissait les produits agricoles, céréales, légumes et fruits ainsi que les produits dérivés des animaux d'élevage, lait, fromages et œufs dont les femmes de l'Université avaient besoin. La viande n'était consommée que par une partie du personnel de cette ferme et les graisses animales étaient utilisées pour fabriquer des bases indispensables pour les baumes.
Au début de l'année 453, cela faisait 408 ans que cette Université formait des guérisseuses qui venaient de toute l'Europe et qui, après les quatre années d'apprentissage, rentraient chez elles avec un bagage médical et spirituel impressionnants. Les hommes n'y avaient pas accès mais il y eut parfois quelques exceptions pour certains qui avaient choisi un mode de vie bien différent, un mode de vie orienté vers le Féminin Sacré.
Pour résumer, un homme qui veut réussir dans le monde matériel doit s'endurcir… Ce faisant, il augmente sa résistance corporelle et devient spirituellement de plus en plus étanche, de plus en plus hermétique aux Énergies de l'Univers. Il se densifie et reste prisonnier de la Matière…
À l'opposé, une femme qui souhaite développer sa capacité à créer de l'Amour, doit faire grandir une ou plusieurs sensibilités en se libérant de ses peurs et de ses angoisses, en comprenant les raisons de ses souffrances et en réussissant à les transcender en Amour. Pour réussir ce qui peut paraitre comme étant un exploit, ce travail demande beaucoup de sincérité intérieure et beaucoup de courage pour amorcer un détachement réel du monde matériel et pour s'engager dans un cheminement spirituel qui n'est rien d'autre qu'une remontée de la Matière vers l'Éther, un retour vers le Cœur de l'Univers…
Chaque étudiante est guidée par une marraine qui lui est dévolue lors de son arrivée. Cette dernière va l'aider à se défaire de ses fausses croyances par des exercices spirituels appropriés, exercices qui furent retrouvés par Ignace de Loyola et remis en vigueur en 1548. Au bout de quelques mois, chaque nouvelle étudiante devait commencer à percevoir distinctement l'Énergie contenue par chaque plante, Énergie qui se condense dans les essences qui en sont extraites et qui peut alors être utilisée lors d'un accompagnement à la guérison.
En faisant cet immense travail intérieur, chaque femme s'allégeait, devenait plus sensible, plus "ethérique", exactement à l'opposé du travail des hommes de pouvoir. Quand une femme réussissait à s'alléger ainsi, elle réduisait très sensiblement sa résistance corporelle et devenait réceptive à des niveaux d'Énergies très élevées qui permettent des actions très positives sur l'humanité. Lors de cette fabuleuse progression, il y avait une limite qu'il fallait réussir à franchir car après, les énergies "masculines", très lourdes car reliées à la Matière, ne pouvaient plus évoluer et encore moins polluer les Énergies Féminines indispensables pour développer l'Amour dont l'Univers a tant besoin.
Cette limite à franchir définie l'entrée dans l'Espace Féminin Sacré…
Une femme sur mille est capable de s'élever à ce niveau et côté homme, ils sont dix fois moins nombreux que les femmes à être capables de s'engager dans le même cheminement… Il leur faudra beaucoup plus d'efforts personnels car ils devront d'abord perdre leurs prépondérances masculines. Après un immense travail de nettoyage et de purification intérieurs, ils devront réussir à intégrer les particularités qui forment l'ensemble de la sensibilité féminine.
Remettre les cinq sens intérieurs en activité est indispensable… C'est l'expression développer sa sensualité qui exprime le mieux ce travail personnel. Quand un homme réussit à faire grandir sa sensualité intérieure, ce qui intervient forcément après le développement de la sensualité superficielle, il peut atteindre le même niveau spirituel que les femmes. Au fil du temps, ce niveau de sensualité devient de plus en plus élevé, tant pour les stagiaires que pour les enseignantes et même aussi pour les Prêtresses de l'Université de la Baume.
Rapidement, le "Sacré" devient très vite pleinement perceptible et ces femmes (et ces quelques trop rares hommes) découvrent qu'une véritable présence divine se trouve partout dans la Nature, dans les arbres comme dans les plantes et qu'il est bien plus efficace de travailler avec que sans ou pire, contre. Dès son arrivée, chaque étudiante est initiée aux deux sacrifices et elle est invitée à s'y immerger. À cette époque, "Sacrifice" voulait dire "se placer dans un état sacré" mais on l'a recouvert d'une chape de souffrances pour en cacher le véritable sens et fausser la véritable valeur de "faire le sacrifice de sa vie"…
Pour chacune de ces femmes, le premier Sacrifice se faisait à la dimension de l'Univers et il consistait à intégrer le fait que chacune d'elle, avant de s'incarner, est un esprit qui provient du Cœur de l'Univers et que par cette présence spirituelle enfouie en elle, elle en fait partie intégrante par un lien très puissant. Ce lien est une puissante ligne d'Énergies qui est attachée au Cœur de l'Univers d'un côté, et dont l'autre extrémité est attachée en chaque personne dont la conscience intérieure est tournée vers la Création d'Amour.
Quand une personne refuse de considérer la réalité de ce lien sacré, alors elle prend le risque d'être déliée du Cœur de l'Univers. Or en grec, délier se traduit par démon... C'est dire si, pour toutes ces femmes qui se destinaient à œuvrer pour les autres, pour l'Amour inconditionnel de l'Univers, il était très important de faire grandir sa reliance au Cœur de l'Univers…
Après s'être placée dans le plan de l'Univers, il était important pour chacune de se placer dans un plan bien plus humain en prenant conscience que chaque acte, même ceux qui paraissent ternes et banals, peut être sacraliser. C'est le second Sacrifice que font ces femmes et il consiste à considérer que tous leurs actes et tous leurs propos peuvent être faits et exprimés en se plaçant dans un état de conscience en lien direct avec l’Univers. Ainsi chaque instant est vécu d’une manière bien plus enrichissante…
Par ces deux Sacrifices, action volontaire et personnelle de se mettre dans un état sacré, chaque femme qui se formait à l'Université de la Baume devenait une véritable Créatrice d’Amour, une Énergie fabuleuse qu'elle pouvait, d'une simple prière, renvoyer au Cœur de l’Univers afin qu’Il puisse continuer à vibrer...
Alors quand ces nouveaux chrétiens essaient de leur faire croire que Dieu est enfermé dans un livre qu'ils nomment "la Bible" et que c'est son propre fils qui est descendu du Ciel pour venir se faire crucifier, personne parmi elles ne peut adhérer à de telles sottises. Il se serait "sacrifier" pour sauver l'humanité à cause d'un péché originel !!! De leurs côtés, ces nouveaux chrétiens sont bien obligés de reconnaitre l'excellence du travail accompli par ces femmes qui savent prier et soigner en même temps, qui sont toujours en paix, qui savent apaiser les personnes en conflit avec elles-mêmes et qui répandent autour d'elles plein d'Amour et de Lumière.
Elles ne parlaient que d'Amour, ils ne savaient parler que de souffrances.
À l'évidence, ces femmes allaient gêner l'expansion de cette religion d'hommes…
Attila, un barbare aux très grandes valeurs humaines…
Attila devint roi des Huns en 434 à l'âge de 39 ans. Dès ce moment, il commença à se confronter à l'empire romain qui continuait à vouloir s'étendre partout en Europe… Après des années de compromissions avec Rome qui lui versait un important tribut pour qu'il reste tranquille, Attila reprit son offensive en Italie au printemps de l'an 452. Son armée, forte de plusieurs milliers d'hommes aguerris, s'empara des villes de Padoue, Vérone, Milan, Pavie et se dirige vers Rome. Aetius, sénateur et général de l'armée d'Orient, eut beaucoup de mal à contenir son armée au Nord du Pô. L'empereur Valentinien III se décida alors à négocier et envoya une délégation composée du Pape Léon Ier, du consul Avienus et du préfet Trigetius.
Attila, traité de barbare dans nos livres d'histoire, n’avait absolument pas l’esprit esclavagiste des romains et il avait d'ailleurs à leurs égards des sentiments très mitigés. Il n'appréciait pas du tout que la population romaine, largement sédentaire, se croit supérieure à la population hunnique essentiellement composée d'éleveurs nomades. Eux aussi auraient pu construire de belles cités comme Rome ou Constantinople mais ils auraient perdus un art de vivre qui leurs permettaient d'être en relation avec la Nature, mode de vie qui est fondamentale pour tous les païens puisque l'on est païen quand on vit en osmose avec le Sacré présent dans de nombreux éléments de la Nature et du Ciel.
Attila, comme tous les huns d'ailleurs, considérait les romains comme de terrifiants esclavagistes et des guerriers particulièrement féroces qui ne cessaient d'agresser les autres peuples depuis plus de cinq cent ans. Partout en Europe, les romains étaient réputés pour leur arrogance mais aussi pour leur lâcheté. Du général au simple soldat, ils étaient tous largement corrompus, aussi prétentieux qu'hypocrites, violeurs de la foi jurée et même de leurs propres lois. Toutes leurs connaissances ne venaient pas d'eux, elles provenaient des pays qu'ils avaient conquis puisque, selon leurs dirigeants, penser autrement pouvait coûter la vie à un chercheur aventureux comme à un philosophe imprudent… Même les dieux romains venaient de la Grèce.
Attila fut très déçu par Aetius, un ami d'enfance qui avait été envoyé en otage à la cour des Huns. Il fut bien obligé de considérer que cet homme n'était qu'un ambitieux qui ne reculait devant rien, qui bafoua la confiance qu'il avait mise en lui, alors qu'Attila était allé plusieurs fois à son secours et lui avait ainsi permit de gagner plusieurs grandes victoires en Gaule avant de se retrouver en face à face à la bataille de Châlons-en-Champagne...
Attila était le roi incontesté des Huns et son empire, qui couvrait toute l’Europe du Nord jusqu’à l’Asie Centrale, était bien plus étendu que l’empire romain. Chacun de ses guerriers Huns était polyvalent, guerrier, éleveur, chasseur et souvent artisan voire forgeron. La structure sociale des Huns tournait autour de leur religion, le culte du Tängri, une religion monothéiste aussi vague que libre et qui était animée par les chamans blancs. Cette religion reposait sur l’adoration du Ciel divinisé et de la Nature et les dogmes tout comme le prosélytisme y étaient fortement interdits, le but étant de laisser chacun libre de ses choix personnels. À méditer sérieusement… De plus, Attila se disait investi lui-même par le Tängri car, ayant retrouvé l'épée mythique d’Astür, elle le désignait comme étant l'élu appelé vers de très hautes destinées.
Attila avait très bien compris que s'il voulait rendre son royaume paisible, il était nécessaire de l'uniformiser par des valeurs communes. C'est ce que les romains avaient réussi à faire en mettant en avant la religion chrétienne dans les deux empires et dont il s'était confronté durement à chaque combat mais qu'il avait perçu comme un grand vecteur de paix à chacune de ses visites protocolaires. Il avait compris que l’église apostolique romaine était une arme redoutable qui pénétrait sans violence dans chaque village et qu'elle ne pouvait que le servir en cimentant l'empire romano-hunnique auquel il aspirait tant.
Le Pape Léon Ier ne pouvait douter un instant qu’Attila ne devienne rapidement le maître incontesté de l’empire romain tant d'Orient que d'Occident. Quel serait dans ce cas l’avenir de son église, Attila n'aurait il pas envie de la détruire et lui avec ? Bien au contraire, ces deux hommes ne pouvaient que s'entendre, tout les deux possédant un fort esprit de conquérant. Ils se rencontrèrent le 05 juillet 452 pour une soirée protocolaire et se retrouvèrent le lendemain, le 06 juillet 452, pour négocier un arrangement confidentiel.
Comme Léon Ier se présenta à lui en tant que chef spirituel laissant de côté la charge diplomatique que lui avait confié l'empereur Valentinien III, Attila ne le perçut pas du tout comme un concurrent dangereux mais comme un futur partenaire capable de lui apporter une aide non négligeable...
Cela faisait des années que l'empereur Valentinien III versait un tribut important à Attila afin qu'il resta aux limites de son empire d'Occident, l'empire d'Orient étant alors dirigé par l'empereur Marcien depuis sa capitale Constantinople. Attila avait séjourné de nombreuses fois dans ces deux villes mais sa préférence se portait sur Rome qu'il admirait beaucoup surtout au niveau de ses immenses constructions, de ses palais et de ses bains mais aussi de ses temples décorés de si belles vestales.
À l'Automne 452, Attila apprit que l'armée de l'empire d'Orient était en train de traverser le Danube pour attaquer les Huns sur leur propre territoire. Il dût se décider à intervenir rapidement et il quitta le Nord de l'Italie avec la plus grande partie de son armée. Il laissa sur place quelques contingents de vétérans fatigués par plus de vingt ans de guerres d'invasions. Les consignes qu'il donna à ses chefs étaient simples, maintenir les meilleures relations qui soient avec le Pape Léon Ier et satisfaire tous les désirs de ce personnage qu'il considérait comme étant autrement plus important que les empereurs Valentinien III et Marcien réunis quel qu'en soit le prix…
Pendant ce temps à Massalia…
Oretius, l'un des premiers évêques de Massalia participa en tant qu'évêque de Gaule au concile de Nicée en 325, concile ou les 72 courants chrétiens se firent presque tous absorbés par l'église apostolique de Rome. L'armée de l'empereur Constantin qui encerclait le palais a dû convaincre de nombreux chefs religieux et Oretius devint un vassal de Rome et s'employa à développer cette église apostolique qui prendra plus tard le nom d'église catholique, du grec "Cathos", universelle…
Il y avait dans cette ville de Massalia une grande concurrence avec la ville d'Arles qui poussa les successeurs d'Oretius à faire construire de nombreuses chapelles et églises, l'abbaye saint Victor pour les hommes et l'abbaye saint Sauveur pour les femmes. Mais ce fut surtout par les actions de Jean Cassien, Vincent de Lérins et Salvien de Marseille, que la ville devint un centre philosophique et religieux important.
La première œuvre de Salvien, "Le Gouvernement de Dieu" fut un document où il chercha à expliquer la crise de l'empire romain, en butte aux attaques barbares, qui serait dû à "plan universel de Dieu" qui punirait la décadence morale des Romains, en Gaule comme en Afrique, et qui récompenserait la pureté morale des Barbares païens, qui paradoxalement devenaient des modèles pour les chrétiens romains. Cette position de Salvien fut construite en opposition radicale à la "Cité de Dieu" de saint Augustin et aux chrétiens d'Afrique qu'il malmena copieusement.
La seconde œuvre de Salvien fut le traité "Ad Ecclesiam" ou "Livre de Timothée à l'Église". Il y dénonçait l'avarice et la cupidité des chrétiens et le fait que l'organisation économique de la cité les favorisait nettement puisque c'était eux qui l'avaient mise en place. S'étant tourné avec son épouse vers l'ascétisme, il invita ses fidèles à léguer leurs biens à l'Église et à vivre en grande simplicité, une manière de prouver que Dieu ne s'intéressait absolument pas aux richesses matérielles...
À Massalia, un certain Daniel faisait parler de lui depuis de nombreuses années. C'était un homme austère qui déplaisait par ses manières intransigeantes. Au sortir de l'adolescence, n'arrivant pas à s'imposer dans la société, il avait choisi de se tourner vers une carrière ecclésiastique. C'est à Aquae Sextiae (Aix en Provence) qu'il se prépara à devenir un redoutable prédicateur. Les lettres de Cyrille d'Alexandrie, essentiellement consacrées à l'hérésie et à la manière de combattre les hérétiques, le remplissaient d'une foi aussi puissante qu'intolérante envers la très grande majorité des habitants qui n'étaient pas encore chrétiens, souvent païens et qu'il fallait convertir ou détruire. Vis-à-vis des femmes, cet homme était en échec total, son impuissance maladive ne faisant que développer en lui une haine terrifiante envers ces femmes que la bible elle-même lui présentait comme étant responsables du péché originel. C'était forcément à cause d'elles qu'il était en pleine souffrance…
Venerius, l'évêque de Massalia, se méfiait énormément de cet homme qu'il percevait comme étant un fanatique très dangereux. Préférant l'éloigner de sa ville, il lui confiait le plus souvent possible des missions d'acheminement de courriers vers d'autres évêchés et parfois vers la papauté à Rome… Souvent sur les routes, Daniel n'avait que trop peu de temps à consacrer à la prédication et cela ne faisait que grandir sa haine envers celles et ceux qui l'empêchaient de prêcher et ceux qui refusaient de l'écouter.
À Rome, la volonté de pouvoir du pape Léon Ier devient dangereuse…
À l'Automne 452, l'évêque Venerius meurt et Daniel fut chargé d'en porter connaissance au Pape Léon Ier à Rome. Ce faisant passer pour le conseiller personnel de Venerius, il fut reçu pour un entretien privé par le pape. Les "hautes valeurs spirituelles" de cet homme plaisaient énormément à Léon Ier qui sentit que cet homme lui serait bien plus utile ici à Rome qu'à Massalia. Ils avaient de nombreux points communs, une énorme volonté de pouvoir sur les autres, et il était évident qu'ils étaient faits pour s'entendre. Le pape décida d'en faire un de ses conseillers favoris.
Un soir, Daniel lui parla de l'existence de l'Université de la Baume et de toutes ces femmes qui se moquaient de lui mais surtout de la croix du Christ qu'il présentait partout où il allait. Plusieurs fois, dans le passé, il avait essayé d'y pénétrer, intimement convaincu qu'il avait un rôle important à y jouer. Mais cet homme, rongé de haine et de colère, s'était chaque fois fait reconduire sèchement par les gardiens du domaine chargés de veiller à la sécurité de l'Université. Il n'était d'ailleurs pas le seul à s'être fait refouler car fréquemment, des hommes essayaient de pénétrer dans les fermes dans le but de rencontrer (!!!) les femmes qui vivaient et travaillaient dans cet espace très mystérieux pour eux.
Daniel s'était d'ailleurs lié d'amitié avec certains de ces hommes peu recommandables qui étaient furieux de ne pouvoir vivre au milieu de toutes ces femmes, jeunes et jolies pour la plupart. Le moment venu, ce fut parmi eux qu'il forma sa milice personnelle. En attendant, il rêvait de convertir toutes ces femmes à sa foi chrétienne et d'en faire un exemple en les soumettant de la même manière que Cyrille quand il avait soumis les païens d'Alexandrie... S'il réussissait un tel exploit, nul doute que sa progression au sein de l'église apostolique romaine ne lui permettrait de devenir d'abord évêque de Marseille à la place de Venerius ou mieux, peut-être cardinal. Ainsi, il pourrait faire taire les différents courants d'idées qui gênaient la progression de la véritable foi chrétienne, la sienne...
Le pape Léon Ier fut tout aussi convaincu que Daniel de la nécessité de convertir davantage de fidèles parmi la population de la Gaule, des semi-barbares qu'il fallait sérieusement discipliner. Pour ce faire, il fallait commencer par réduire significativement l'emprise de leurs femmes qui bénéficiaient encore de statuts égalitaires avec les hommes. Cette soumission des femmes avait bien réussi sur l'ensemble du pourtour méditerranéen mais à l'intérieur du continent, c'était moins aisé. Ces femmes qui utilisaient des connaissances mystérieuses s'opposaient sans cesse aux dogmes chrétiens. Si elles disparaissaient, les gens n'auraient plus de possibilités de se soigner et ils seraient obligés de venir se convertir en masse dès qu'une difficulté ou une épidémie ferait son apparition. Léon Ier savait que tant qu'il existerait de telles femmes, elles seraient toujours mieux écouter que ses prédicateurs les plus convaincants.
De plus, si une telle action de conversion se développait à grande échelle, cela lui permettrait de renforcer son pouvoir dans cette région trouble où il y avait toujours une très grande réticence à l'instauration de sa religion, toujours à cause des femmes qui n'acceptaient pas cette notion d'être considérées comme responsables de toutes les souffrances du Monde. Au lieu de se soumettre, elles osaient prétendre qu'elles préféraient continuer à s'élever. Une autre difficulté pour l'extension de la foi chrétienne était due à la pratique persistante de nombreux cultes aux Déesses, dont celui d'Isis qui avait été largement répandue jusqu'en Britannia par les légions romaines. Dans ce culte, la résurrection d'Osiris organisé par sa parèdre Isis était bien plus facile à comprendre et à admettre comme faisant partie des mystères du Ciel.
Il y avait à peine un an de cela, Léon Ier avait dû se battre au concile de Chalcédoine pour que la ville de Constantinople ne soit pas désignée comme disposant d'une primauté sur les autres patriarcats, ce qui l'aurait placée à égalité avec Rome, concurrence impensable pour cet homme. Sa situation politique était donc très instable et il était important pour lui de montrer à l'empereur que sa puissance grandissait grâce à l'émergence de nombreux prédicateurs aussi efficaces que Daniel.
D'un autre côté, il ne pouvait agir de lui-même dans la violence et il valait mieux qu'il ne prenne aucun risque qui aurait pu déplaire à l'empereur. Attila lui avait laissé une troupe de plusieurs centaines d'hommes aguerris qui l'inquiétait souvent. Il repensa à Cyrille d'Alexandrie qui avait su s'entourer de plusieurs centaines de fous de Dieu et qui, grâce à eux, avait réussi à détruire cette célèbre bibliothèque qui attirait des païens en trop grand nombre et qui, par les nombreux écrits scientifiques, philosophiques et historiques, faisait de l'ombre à la bible. Dans les assemblées, ces érudits n'avaient aucune difficulté à en contredire chaque paragraphe. À Alexandrie, ce livre était ridiculisé en permanence… Ils furent tous assassinés.
Oui, les connaissances de ces femmes devaient être détruites et elles avec… Ces barbares qui ne parlaient pas les langues latines devraient très bien pouvoir se charger de ce travail d'épuration sans laisser de traces…
Ces femmes pouvaient se convertir mais elles devaient surtout disparaitre...
Alors, une opération ignoble est lancée contre l'Université de la Baume…
Juste après les fêtes de fin d'année 452, Daniel fut chargé par le pape Léon Ier d'organiser une action de conversion à l'Université de la Baume. Il lui adjoignit l'un des plus sûrs officiers d'Attila qui n'avait pour seul souci que de maintenir les meilleures relations possibles avec ce pape qu'il avait beaucoup de mal à considérer comme étant un homme de bien. Mais il avait promis à son chef Attila d'obéir fidèlement à ce romain décadent et il devait respecter sa promesse, son honneur en dépendait…
Dans les semaines qui suivirent, plusieurs pisteurs barbares firent un excellent travail de repérage aidés sur place par les miliciens que Daniel venait de recruter, des hommes aigris qui furent tout heureux à l'idée de bientôt s'en "faire" quelques unes...
Le 04 février 453, des hommes fortement aguerris envahissent un
Espace où ne se trouvent que des femmes œuvrant dans l'Amour…
Alors que venait de commencer le premier jour de travail de la troisième décade du mois de Pamenoth, les barbares s'approchèrent discrètement de l'Université de la Baume. Ils étaient guidés sur des chemins détournés par les miliciens de Daniel qui les amenèrent silencieusement au plus près des neuf fermes. C'est au moment où la nuit était presque tombée, alors que tout le monde était rentré pour se réchauffer dans les différents habitats, que sept groupes, de vingt barbares chacun, envahirent les sept fermes de formation tandis que deux autres groupes, de trois-vingt barbares chacun, envahirent les deux grosses fermes.
Aucune présence masculine n'était normalement autorisée dans les huit fermes du domaine, exception de certains hommes de nature plutôt androgyne, c'est-à-dire totalement intégrés dans le mode de vie féminin. Les hommes n'étaient présents que dans la grande ferme de Bois Soleil ainsi que dans les quelques postes de surveillance placés sur les voies d'accès. Ils furent tous systématiquement tués sans avoir pu combattre.
Les sept fermes étaient chacune habitées par une quarantaine de femmes tandis que les rares enfants étaient tous regroupés à la ferme principale du Vallon de Massebœuf. Là-bas, ils disposaient d'une maison juste pour eux et d'une structure bien adaptée à leur éducation et à leurs besoins d'enfants. De plus, dans cette grande ferme, il y avait beaucoup plus de monde que dans les autres, ça pouvait monter parfois à plus de deux cent femmes. Ici, il y avait de nombreux ateliers de transformation des plantes ainsi que des espaces de germination pour les plants et pour la préparation des milliers de greffons de toutes sortes dont les fermes de formation avaient toutes un grand besoin.
En quelques minutes, les femmes qui ne purent opposer aucune résistance face aux longues épées des Huns furent regroupées dans quelques pièces sous bonne garde tandis qu'à la grande ferme, les enfants furent chassés de leur maison et emmenés, en pleine nuit, à la ferme de Bois Soleil…
L'état d'esprit était très particulier et il n'était pas facile de comprendre l'apparente passivité de ces femmes. Si elles étaient ici, c'est parce qu'elles étaient toutes des femmes d'Amour. Si ce n'avait pas été le cas, aucune n'aurait été acceptée par les Prêtresses pour une formation d'un tel niveau à l'Université de la Baume. De plus, aucune d'elles n'était capable d'imaginer de devoir se défendre autrement que par des pensées et des prières d'Amour. Heureusement pour ces femmes souvent jeunes, les barbares restèrent très corrects même si certains parmi eux eurent des regards ou des gestes sans équivoque.
Entre les femmes et les barbares, il y avait un très gros problème de compréhension. À l'exception de leur chef, ces hommes ne parlaient qu'un dialecte hunnique qu'aucune des femmes présentes ne connaissait. Par discipline purement militaire, c'était tous des vétérans, aucun d'eux ne souhaitait s'exprimer sur ce qu'ils faisaient ici. Quant à demander des explications à l'un des deux miliciens de Daniel qui avaient guidé les barbares, ce n'étaient que des idiots sans aucune autorité.
Au petit matin, certaines femmes furent désignées pour préparer le repas et donner à manger aux barbares d'abord, aux autres femmes ensuite. Personne n'était autorisé à s'écarter de plus de quelques mètres des bâtiments où elles avaient été regroupées. Les barbares montaient une garde vigilante et au moindre écart de comportement, ils n'hésitèrent pas à balafrer d'un furtif coup d'épée le visage des femmes qui n'avaient pas encore compris leurs règles de discipline.
Pendant plusieurs jours, Daniel alla d'une ferme à l'autre pour essayer de convertir ces femmes à sa religion chrétienne, sans le moindre succès bien sûr. Sa manière de procéder était tellement grossière que le dégoût se lisait spontanément sur tous les visages. Il trainait avec lui une croix de la hauteur d'un homme sur laquelle il avait fait fixé une vague sculpture censée représentée un corps cloué les bras écartés comme les pieds d'ailleurs. C'était très laid et ça n'exprimait que des souffrances…
Sans cesse, il se référait à un gros livre qui ne le quittait pas et il prétendait que c'était Dieu lui-même qui parlait par ce livre !!! Il prêcha de longues heures, décortiquant des paraboles qu'il avait spécialement choisis pour l'occasion, des écrits qui ne pouvaient que culpabiliser les femmes. Daniel s'exprimait toujours violemment et quand il sentait qu'il faiblissait, alors il se prosternait devant sa croix, continuant d'affirmer que ce corps grotesque, c'était le fils de Dieu, le Christ venu pour sauver les hommes rendus coupables d'une grave et qui avaient été chassé du paradis, tout ça à cause de la faiblesse des femmes !!!
À l'Université de la Baume, dès le début de leurs apprentissages, les élèves apprenaient des notions de spiritualité bien différentes de celles que Daniel s'efforçait de leurs inculquer… Il leur appartenait de faire grandir les notions qu'elles recevaient par un travail personnel qu'elles pouvaient approfondir plus tard selon leurs ressentis. Mais personne ne les forçait à croire… Il ne s'agissait que de développer leur écoute intérieure et de faire grossir ce lien qui les unissait à l'Univers.
Depuis que les hommes avaient voulu s'occuper de créer des religions, les cultes aux Déesses ne pouvaient plus être pratiqués et ces dernières (Les Déesses ou Esprits Ascensionnées) ne pouvaient plus répondre à leurs prières pour les aider dans leurs cheminements.
Certaines des femmes de l'Université de la Baume avaient été initiées par les Prêtresses au mystère de la Passion organisée par trois très grandes femmes de Sagesse à Jérusalem dans le seul but de créer une immense vague d'Amour pour déverrouiller les blocages dont les femmes étaient victimes mais cela devait rester discret et ne pouvait en aucun cas sortir de l'Université.
En quelques mois, les stagiaires étaient toutes devenues capables d'utiliser des Énergies de guérison, d'abord pour se purifier elles-mêmes, puis pour entamer un cycle de transformation personnel en profondeur. Peu à peu, elles apprenaient à les recevoir à des niveaux de plus en plus puissants. Elles savaient que plus tard, ce serait grâce à ces fabuleuses Énergies qu'elles réussiraient à guérir et à soulager les autres.
Mais avant de pouvoir travailler ainsi, elles devaient apprendre à rejeter toutes les formes de colères, toutes les formes d'attentes et toutes les formes d'intentions, des ancres souvent très lourdes… Ces femmes, toutes exceptionnelles, apprenaient très vite à créer de l'Amour quelque soient les circonstances, même parmi les plus douloureuses.
Si elles adhéraient aux intentions de Daniel, elles savaient toutes qu'elles perdraient très vite ce qu'elles avaient déjà appris ici. Elles redeviendraient des femmes ordinaires et ne pourraient plus jamais œuvrer dans le véritable Amour comme elles le faisaient déjà...
Adhérer à la religion des hommes serait un non sens spirituel incompréhensible. Elles, qui avaient l'habitude de chanter la beauté de la Vie en pleine Nature, qui se sentaient entourées de Présences spirituelles de toutes beautés, comment pourraient-elles se prosterner devant ce sinistre personnage, les bras en croix ? Elles qui connaissaient la puissance spirituelle de la femme, comment pourraient-elles accepter de se croire responsables des souffrances du Monde !!!
Pour toutes ces femmes, se prosterner devant la croix de Daniel, cela revenait à se couper définitivement du Cœur de l'Univers. Aucune ne voulait quitter ou s'éloigner de ce chemin de Lumière sur laquelle elles progressaient ensembles… En sortir, c'était prendre le risque de réduire considérablement l'acquis spirituel qui avait demandé à chacune énormément de travail durant leurs très nombreuses incarnations précédentes.
Aucune des 426 femmes n'accepta de se prosterner devant ce crucifix hideux
Elles qui vénéraient la Beauté du Monde et qui œuvraient dans la Joie et l'Amour.
Au Vallon de Massebœuf, le fanatisme de Daniel ne fit que grossir…
Le 09 février au soir, Daniel donna l'ordre à ses miliciens de veiller à ce que toutes les femmes soient regroupées dès les premières heures du lendemain à la ferme principale, au vallon de Massebœuf…
Au petit matin du 10 février 453, c'est Daniel lui-même qui se chargea d'accueillir, les uns après les autres, les groupes de femmes férocement encadrées par les barbares. Il les scinda en plus petit groupes de vingt femmes qu'il fit enfermer dans des locaux séparés sous bonne garde... Elles étaient 426 femmes d'un côté, huit Prêtresses de l'autre et face à elles, 240 barbares, 34 miliciens et leur chef, Daniel.
Sur un côté de la grande esplanade se trouvait deux gros bâtiments de ferme qui étaient adossés l'un à l'autre et qui servaient d'abris pour des vaches, pour des chevaux et pour d'autres animaux de trait. Tout au long des saisons, c'était là que les récoltes étaient déposées et où avait lieu l'important travail de triage, la transformation en essence se faisant dans la grotte sous la falaise.
La veille, Daniel les avait fait vider et ce matin, il s'installa dans le plus petit des bâtiments avec sa croix qu'il fit suspendre en plein milieu à l'une des poutres maitresses. Sur un ordre formulé à un de ses miliciens, ce dernier revint un instant après en compagnie de trois barbares très menaçants qui encadraient Isae, la grande Prêtresse de l'Université de la Baume… Ils lui avaient attaché les deux poignets ensemble et la tiraient sans ménagement pour ne pas dire assez brutalement à l'aide de la même corde…
Six jours plus tôt, au Temple Sacré des Prêtresses…
Daniel était très bien renseigné… Il savait que tous les soirs, les huit Prêtresses étaient en prière au sommet d'une colline, sur une esplanade protégée du Mistral et sur laquelle un petit temple fait de bois et de toile était érigé depuis très longtemps…
(Au dixième siècle, la chapelle de Château-Vieux, photo en bas de ce texte, sera construite par-dessus et étonnamment, l'altitude indiquée par l'IGN pour cette chapelle est de 453 mètres !!!)
La veille de l'assaut, le 03 février de l'an 453, c'était jour de relâche dans toute l'Université et malgré la fraicheur de saison, au lieu de se joindre à leurs stagiaires, les huit Prêtresses s'étaient regroupées la journée entière en prière sur l'esplanade sacrée où elles avaient médité et prié très tard dans la nuit… Elles y étaient revenues ce jour et y avaient passé une partie importante de la journée. Elles y étaient encore quand l'envahissement du domaine commença.
Le Domaine de l'Université de la Baume, vue depuis le rocher de Tiyi.
Pour l'IGN, c'est le rocher de la Colle Blanche, plein Sud devant la chapelle du saint-Pilon…
Les huit Prêtresses savaient qu'une petite armée allait les attaquer pour détruire cette Université dédiée au Féminin Sacré. Mais que pouvaient-elles faire ? Prévenir et faire fuir tout le monde ??? C'était déjà trop tard... Les échanges que la grande Prêtresse avait avec d'autres personnes dans tout le bassin méditerranéen étaient alarmants. Les hommes voulaient prendre le pouvoir, tous les pouvoirs… Jusqu'à maintenant, ils s'étaient contentés d'amasser les richesses du monde et de construire des palais et des temples pour montrer leurs puissances…
Mais depuis plus d'un siècle, des groupes d'hommes imbus de tous les pouvoirs avaient décidé d'imposer une religion qu'ils avaient soigneusement bâtie à partir des évènements de la Passion en l'an 33 à Jérusalem. Puis, à chaque fois placée sous l'autorité de l'empereur romain, ils avaient peaufiné la mise en place de cette religion devenue d'état lors du concile de Nicée en 325, de celui de Constantinople en 381, de celui d'Éphèse en 431 et très récemment de celui de Chalcédoine en 451. C'est à ce moment qu'ils avaient donné à Jésus une nature divine que personne n'avait le droit de remettre en cause sous peine d'être accusée d'hérésie, cette condamnation pouvant se traduire par une peine de mort ou par un bannissement en cas de clémence.
Il faut bien comprendre que l'empire romain était un système corrompu dès le début car il n'avait pas de système budgétaire. Il était basé uniquement sur l'apport continuel des butins provenant des territoires conquis. Mais cette source de revenus venait de se tarir à cause de la résistance des celtes d'un côté, des huns de l'autre. De plus, Carthage et tout le littoral Sud de la Méditerranée venait d'être conquis par les vandales de Genséric privant Rome d'une grande part de ses importations alimentaires dont cette ville avait terriblement besoin.
Or les coûts nécessaires à l'entretien d'une armée aussi importante que celle de l'empire d'Occident et ceux indispensables pour les fastes de l'empereur ne cessaient d'augmenter et il était urgent de trouver des sources de profits supplémentaires. Le maintien d'une élite ne pouvait se faire que par l'exploitation de plus en plus forte de la population en taxant surtout les paysans mais aussi en exerçant des pressions terribles sur les pauvres qui devenaient esclaves faute de pouvoir payer le tribut.
L'accord passé en l'an 322 entre l'empereur Constantin et saint Augustin leur permettrait certainement de maintenir leurs pouvoirs réciproques. À cette époque, les évêques étaient des administrateurs romains chargés de gérer une ville ou une contrée et d'assurer un certain nombre de sacrifices aux Dieux… Sous Constantin, une charge ecclésiastique différente leur fut ajoutée, celle de gérer une nouvelle religion, l'église apostolique romaine, source de nouveaux profits à venir. Les Dieux romains et grecs déclinaient et les remplacer par un seul Dieu en prétendant qu'il avait sacrifié son propre fils, de plus culpabiliser les populations en inventant un péché originel, était une stratégie politique d'un très haut niveau de perversité.
Cela faisait longtemps que les Prêtresses de l'Université de la Baume suivaient la progression lente mais inéluctable de cette religion. La chasse aux Déesses avait commencé lorsqu'Akhenaton avait essayé vers l'an – 1347 d'imposer une religion monothéiste, suivi sept siècles plus tard par le Sanhédrin juif qui fit disparaitre la Déesse Ashéra et son parèdre le Dieu El, tous les deux originaires de l'Égypte antique, et réussit à imposer son fils Yahvé créé pour l'occasion.
Toutes les Prêtresses qui s'étaient succédées à l'Université de la Baume savaient qu'un jour, elles disparaitraient pour longtemps et ce moment semblait être arrivé. Elles devaient s'y résoudre mais avant elles devaient préparer activement le retour du Féminin Sacré et c'est ce qu'elles firent pendant les sept nuits et six jours qui suivirent le dernier jour de relâche, entre le 03 et le 10 février 453...
La Création de la Croix de Lumière…
Pendant que les barbares s'occupaient des neufs fermes, Daniel et une grande partie de ses miliciens s'étaient réservé l'opération qui consistait à neutraliser les huit Prêtresses. Elles les entendirent monter le chemin qui menait à cet espace sacré où personne ne venait sans y être clairement invitée.
Daniel s'introduisit le premier dans le temple et y trouva les huit femmes assises au sol sur des tapis, parfaitement sereines, que son intrusion qu'il avait voulue brutale pour les impressionner ne troublait d'aucune manière. Cela le mit dans une grande colère et il commença à les insulter. Comme aucune des Prêtresses ne réagissait à sa violence verbale, il en frappa une au hasard d'un violent coup de pied dans le dos, la faisant rouler sur le côté.
Scandalisée, l'une des femmes se leva et fixa Daniel du regard… D'une voix très sûre, elle lui dit : "Je suis Isae, la grande Prêtresse de l'Université de la Baume… Qui êtes-vous, pourquoi vous comportez-vous ainsi et qu'êtes vous venu faire en ce lieu sacré" ?
"Je suis Daniel et je suis chargé par le pape Léon Ier de vous traduire devant le tribunal de Dieu pour hérésie, vous et toutes les femmes qui trainent autour de vous et qui pactisez depuis des années avec le monde des ténèbres et avec le diable"…
"C'est faux… mais votre fanatisme vous empêche de percevoir en nous autre chose que vos propres souffrances. Veuillez vous montrer plus respectueux envers les personnes dont j'ai la responsabilité morale et spirituelle".
La colère de Daniel ne fit que grossir. Incapable de se contenir, il frappa violemment la grande Prêtresse d'un coup de poing sur la tempe droite, lui fit perdre conscience pendant un court instant. Elle fut retenue dans sa chute par deux Prêtresses qui étaient debout derrière elle et qui s'empressèrent de la coucher au sol, très inquiètes par le coup qu'elle avait reçu…
Daniel perdit de sa constance et sortit très fâché en leurs déclarant qu'elles étaient ses prisonnières et qu'elles ne pouvaient en aucun cas sortir de cette hutte sous peine de mort.
Pendant les cinq jours et six nuits qui suivirent, les Prêtresses durent affronter la vulgarité et la perversité des miliciens de Daniel. Heureusement, ils n'osaient pas entrer dans le temple mais dès que l'une d'entre elles avait besoin de sortir, elle était harcelée par plusieurs de ces hommes qui se permettaient des attouchements de plus en plus indécents. Ils en vinrent à vouloir négocier eaux et nourritures contre faveurs sexuelles, ce que les Prêtresses refusèrent bien sûr, préférant mourir de faim.
Mais comme Daniel leur en avait confié la garde, il valait mieux pour eux qu'il les retrouve dans un état de santé satisfaisant, ce qui fit qu'elles finirent par obtenir de quoi s'alimenter décemment ainsi que du bois pour alimenter le feu au centre de la hutte mais rien de plus.
Isae reprit très vite le plein contrôle de ses capacités physiques et spirituelles et elle se consacra totalement à la sauvegarde des Énergies de l'Université de la Baume. Par la pensée et la visualisation, les huit Prêtresses se lancèrent dans un fabuleux travail qui leur permit d'oublier l'inconfort du moment.
Chacune à sa manière, elles parcoururent tout le flanc Sud du massif des Baumes ainsi que des espaces particuliers telles que les grottes utilisées dans la falaise dans le seul but de récupérer toutes les prières et toutes les pensées d'Amour qui avaient été déposées en ces lieues par plus de seize mille femmes durant plus de quatre siècles. Elles récupérèrent aussi les Énergies contenues à la Grotte aux Œufs, lieu d'initiation qui se trouvait à flanc de falaises et où les femmes candidates apprenaient à se libérer de leurs peurs en affrontant la solitude, l'obscurité, la nature sauvage et toutes les Énergies qui les unissaient.
Ce travail fait par les huit Prêtresses était du plus haut niveau qui puisse se faire. Il correspondait à un immense balayage afin de mettre à l'abri le Trésor de tout l'Amour créé dans le domaine de l'Université de la Baume. Isae reçut l'inspiration de créer un symbole qu'elle se chargerait de remplir et qu'elle saurait dissimuler dans un espace bien protégé.
Elle visualisa une femme de Sagesse, la main gauche posée à plat sur le Hara, le coude bien dégagé sur le côté du corps et la main droite dressée vers le Ciel dans un geste d'appel à l'aide… Elle en dédoubla l'image, la rendit symétrique… Sa vision se troubla mais à la place, elle vit apparaitre une magnifique Croix. Elle en renvoya l'image à ses Prêtresses qui approuvèrent cette magnifique géométrie sacrée et à ce moment, une flamme de lumière se plaça en son centre… Isae demanda que cette flamme soit protégée par les mêmes divinités féminines que celles qui avaient protégé les Divines Adoratrices en Égypte…
Dans la nuit de 09 au 10 février, Isae entoura cette flamme de Lumière de son Aura rose… Puis, dans un ordre bien précis, chacune des Prêtresses y déposa son Aura de la couleur qui lui avait été confiée lors de sa nomination spirituelle en ce lieu exceptionnel. Les huit Auras contenaient toutes les pensées d'Amour qu'elles avaient réussi à retrouver lors de leurs longues séances de méditation en relation très étroite avec la Lumière du Cœur de l'Univers.
En réponse à leurs prières de protection, un Vautour ailé vint se placer à gauche de la Croix. Il représentait la Déesse primordiale Nekhbet qui créa le Monde par un tir de sept flèches contenant chacune l'une des sept paroles qui permirent l'émergence de la Vie et lui donnèrent sa cohérence. En même temps, un cobra ailé vint se placer de l'autre côté. Il représentait la Déesse Ouadjet qui personnifiait la chaleur ardente du feu cosmique, l'Œil de Ra, le Dieu solaire… Ainsi protégée, la Croix de Lumière ne pouvait craindre d'être détournée. Nekhbet saurait lui redonner la Vie le moment venu et Ouadjet lui insufflera sa Chaleur ardente.
Ne pouvant physiquement sortir de cette hutte pour rejoindre un lieu sacré particulier qu'elle affectionnait particulièrement au sommet de la montagne, Isae se chargea de concentrer toutes les pensées d'Amour contenues dans cette Croix de lumière en une Croix d'Énergie qu'elle choisit de confier à ce lieu ici-même, mais en la projetant à plusieurs mètres de profondeur sous le sol de cette hutte qui leurs avait servit de Temple pendant tant d'années et qui serait bientôt détruite.
Plus tard, cette Croix d'Énergie reprendra Forme
et retrouvera sa fabuleuse Puissance d'Amour…
Le Massacre de ces femmes jugées comme étant hérétiques…
De très bonne heure le 10 février 453, une dizaine de miliciens entrèrent dans la hutte, les réveillèrent sans ménagement, l'un d'eux se couchant même sur l'une des Prêtresses dans le but de la violer. Il fut rappelé à l'ordre par celui qui devait être leur chef et qui, pour le convaincre de se relever, lui dit que ce n'était pas encore le moment, qu'il devrait encore patienter un peu…
Ils leur lièrent les poignets avec des cordes avec lesquelles ils les tirèrent dehors comme des chèvres. Ils les emmenèrent sans ménagement sur le chemin qui menait à la grande ferme. La journée allait être belle mais le froid de la nuit était encore vif. Heureusement, les hommes les avaient laissées s'envelopper dans leurs épaisses couvertures de méditation. Une demi-heure plus tard, elles arrivèrent à la ferme du vallon de Massebœuf et furent enfermées dans la première maison. Elles eurent juste le temps d'apercevoir les barbares qui arrivaient en grand nombre encadrant les différents groupes de femmes…
Isae fut aussitôt séparée de ses Prêtresses et emmenée directement dans l'étable où se trouvait Daniel. Il jubilait… C'était son jour de gloire, il allait enfin devenir quelqu'un de reconnu et le pape le couvrirait de titres et d'attentions. Il se comporta envers la Grande Prêtresse avec un mépris terrifiant et il la fit placer, toujours attachée et bien encadrée par ses trois miliciens, de l'autre côté de l'énorme crucifix.
Puis Daniel donna l'ordre à un autre de ses miliciens de faire venir le premier groupe de vingt femmes qui étaient encadrées par autant de barbares. Il les fit placer devant lui en arc de cercle et à chacune, il donna l'ordre de s'approcher de la croix et de s'y prosterner… Pas une ne bougea de sa place, toutes refusèrent trouvant dans le regard qu'elles venaient d'avoir le temps d'échanger avec Isae, les forces dont elles avaient grandement besoin en un moment aussi tragique.
Alors Daniel, dont la déception se lisait sur les lèvres, leva un de ses bras et l'abaissa rapidement en fermant le poing, c'était le signal qu'il avait convenu avec le chef des barbares qui lança l'ordre dans sa langue tribale. Alors les hommes qui étaient juste derrière les femmes les saisirent d'une main et les égorgèrent de l'autre sans qu'elles aient pu pousser le moindre cri. Sans même les laisser tomber au sol recouvert d'une épaisse litière de paille, ils les trainèrent aussitôt, par la porte de communication, dans l'autre étable où ils les déposèrent dans un coin, en tas.
Trois secondes, ça n'avait pas duré plus de trois secondes… Isae avait voulu hurler mais aucun son n'était sorti de sa gorge. Vingt de ses compagnes venaient d'être assassinées sous ses yeux sans qu'elle ait pu intervenir d'aucune manière… Quand elle réussit enfin à crier sa douleur, Daniel la frappa de nouveau violemment à la tête lui faisant perdre l'équilibre. Étalée sur la paille, elle laissa éclater le sanglot qui l'inondait mais rapidement, elle se reprit, elle n'était pas la grande Prêtresse par hasard !!!
Daniel exigea qu'elle se relève au plus vite mais Isae choisit de faire trainer car elle avait besoin de temps pour appeler des Énergies d'Amour à son secours. Pendant ce temps, un second groupe de vingt femmes venait d'être introduit dans la pièce, les barbares s'étant de nouveau disposés juste derrière elles.
Isae comprit qu'elles aussi allaient être égorgées si elles ne se soumettaient pas. Daniel venait de se tourner vers elle et s'il l'avait fait venir, c'était pour qu'elle joue de son autorité afin que toutes les femmes acceptent de se convertir. Ainsi, elles auraient la vie sauve…
Ce marchandage était abominable…
Malgré son mutisme, Daniel reformula ses exigences, qu'Isae réussisse à convaincre toutes les femmes de l'Université de la Baume à se convertir à l'église apostolique romaine et qu'elles acceptent de s'y soumettre et d'entrer au service du Christ. Pour Isae, les abandonner à ce fanatique, ce serait un assassinat spirituel pire qu'un assassinat physique.
Dans ce second groupe, toutes les femmes avaient compris ce qui les attendait et devant la panique qui commençait à les envahir, toutes plongèrent leur regard dans les yeux d'Isae afin d'y trouver un soutien, une assurance mais surtout une force indispensable pour surmonter ce douloureux moment présent…
Pour Isae, ce moment était terrifiant surtout que Daniel lui laissait largement le temps de réfléchir… Il était convaincu qu'elle allait céder et que très bientôt, c'est lui qui dirigerait l'Université de la Baume en tant qu'évêque de Massalia, le successeur de Venerius n'ayant pas encore été nommé.
Pour Isae, le dilemme était horrible… Si elle ordonnait à ses élèves de se prosterner devant cette croix et d'obéir à ce fanatique, tout le capital spirituel emmagasiné par chacune d'elle se réduirait dangereusement. De plus, ces femmes deviendraient toutes des esclaves et devraient subir la colère et la haine de cet homme et de ses comparses. Pour toutes, mieux valait mourir mais pas n'importe comment…
Isae avait disposé de cinq jours et de six nuits pour se préparer à ce dernier sacrifice dont le mot veut toujours dire "se placer dans un état sacré"... Elle devait œuvrer très rapidement pour les amener à un niveau de Lumière encore plus élevé que celui détenu à l'instant par chacune. Par sa seule puissance intérieure, Isae se mit en canalisation afin de faire entrer dans cette pièce les plus grandes Énergies d'Amour possibles afin qu'elles rayonnent sur toutes les personnes présentes, d'abord sur les femmes mais aussi sur Daniel, sur ses miliciens et même sur les barbares.
L'Amour est une arme à double tranchant qui fait grandir les personnes qui œuvrent dans son sens mais qui brûle celles qui sont dans le pouvoir, la colère, la perversion et le crime. Si une telle Énergie peut élever une personne qui s'est placée dans un chemin de Lumière, la même Énergie peut tuer en provoquant des désordres dans le corps des personnes malsaines, y provoquant rapidement des maladies graves ou mortelles.
Les vingt femmes s'étaient tournées vers Isae quand elle se mit en prière avec le Cœur de l'Univers… Moins de trois secondes plus tard, toutes sentirent monter en elles une douce chaleur. Les angoisses et les peurs qui les tenaillaient depuis plusieurs jours les quittèrent aussitôt et elles furent de nouveau dans une grande Paix.
Alors la grande Prêtresse se tourna vers Daniel et sans émettre le moindre son, elle lui fit comprendre son refus. Très déçu, Daniel leva son bras et l'abaissa brutalement… Quelques secondes plus tard, sous les yeux de nouveau horrifiées d'Isae, les vingt femmes furent égorgées et emportées aussi rapidement que la première fois dans la grange voisine.
Moins d'une minute plus tard, vingt autres femmes furent amenées devant Daniel et Isae, très choquée par ce qui se passait dut se reprendre au plus vite… De nouveau, Daniel la nargua du regard à chaque fois qu'il demandait à une femme de se prosterner. Pour lui, elles n'étaient que des hérétiques et il devait tout faire pour les empêcher de nuire à l'avènement du Christ, même au prix de leurs vies. De nouveau, Isae se mit en prière et l'effet sur ses étudiantes fut tout aussi fort que précédemment.
Daniel reformula ses exigences de soumission mais aucune des vingt femmes ne l'écouta, toutes étant reliées par le Cœur à leur grande Prêtresse qu'elles admiraient tant… Le bras de Daniel s'abaissa pour la troisième fois, l'horreur recommença une troisième fois...
Isae sentit monter en elle une grande culpabilité car à ce troisième massacre, son regard avait croisé celui de l'une des femmes alors que sa gorge était en train d'être tranchée, situation particulièrement troublante entre la vie et la mort. Une détresse profonde, insupportable, venait de l'envahir… Elle devait se contrôler et surtout, ne pas se détourner de son rôle spirituelle le plus important, amener toutes ces femmes dans un état d'Amour prodigieux qui leurs permettent de partir vers la Lumière…
Elle connaissait tous les mystères du cycle des incarnations et elle savait que la prochaine incarnation de chacune de ces femmes dépendrait du niveau d'Amour dans lequel elle serait au moment de mourir. Isae devait absolument éviter que les plus faibles partent dans la colère ou dans la haine des hommes… Ce serait une charge très lourde à porter qu'elles retrouveraient lors de leur prochaine incarnation.
Alors Isae décida de se transformer en Passeuse de lumière…
En prenant cette fonction hautement spirituelle, c'était comme si elle se retirait du centre où avaient lieu toutes ses souffrances. Elle se plaçait à l'extérieur du cercle de souffrances afin de l'entourer d'un Cercle de Lumière… Ainsi, elle ne subissait plus la situation de la même manière qu'avant, elle devenait pleinement active en ouvrant une Porte de Lumière par laquelle ses compagnes allaient toutes pouvoir passer.
Daniel était un monstrueux fanatique mais surtout, un gros psychopathe… Voir un groupe de femmes entrer vivantes dans cette salle et ressortir inertes trainer par les barbares qu'il haïssait, l'amusait énormément. Il était convaincu d'agir pour le bien de tous en débarrassant l'humanité de dangereuses pécheresses. Cela le remplissait de joie et c'était presque devenu un jeu au point qu'il ne voyait même pas la consternation de ses miliciens qui n'avaient jamais imaginé en arriver à une telle horreur.
Pour les barbares, c'étaient différents, ils agissaient en tant que soldats et obéissaient aux consignes d'Attila qui étaient de ne pas déplaire au pape Léon Ier… Ils avaient connus des batailles où des milliers d'hommes s'étaient fait tuer. Ils avaient pris des bourgs où la population locale avait le choix entre accepter de se soumettre à l'envahisseur et survivre ou rejeter et mourir. En ce moment, tous étaient convaincus d'exécuter des femmes très dangereuses qui préparaient une rébellion contre le pape et ses amis les plus proches, c'est ainsi que leur mission leur avait été présentée.
La malédiction…
Trois heures plus tard, il n'y avait plus aucun groupe de femmes à faire entrer dans l'étable… D'un coup, Daniel comprit que dans son aveuglement, il avait complètement échoué, aucune de ces femmes ne s'était prosternée devant la croix du Christ. De colère, il se mit à frapper la grande Prêtresse qui ne pouvait ni se défendre, ni se protéger puisque ses poignets étaient toujours attachés… Isae tomba au sol mais Daniel continua à la rouer de coups de bottes sur tout le corps. Sans l'intervention du chef des barbares, Daniel l'aurait certainement tué.
Pour tout barbare, tuer est un acte important qu'il apprend très jeune avec la chasse. La mort doit être rapide afin de ne pas faire souffrir l'animal trop longtemps. Dans la guerre, il en est de même… Respecter son ennemi, c'est surtout lui éviter des souffrances inutiles… Ce que faisait Daniel déplaisait énormément à cet homme et c'est pour cela qu'il se décida à intervenir.
Depuis qu'Isae avait été amenée dans ce local, l'homme était impressionné par le rayonnement impressionnant qui se dégageait de cette femme, de la magnifique Lumière dans le regard de cette femme. Elle ne pouvait certainement pas être ce qu'on lui avait prétendu. Aussi, il demanda à un de ses hommes de lui ramener un seau d'eau et délicatement, il se chargea de rafraichir le visage d'Isae qui reprit conscience peu à peu mais dans de terribles souffrances...
Daniel lui avait brisé le coude droit et sa hanche gauche était grandement tuméfiée par les coups de pied très violents qu'il lui avait porté. Ce fut à ce moment qu'un des miliciens vint demander à son chef ce qu'ils devaient faire des sept Prêtresses qui avaient été enfermées à l'écart des autres… Daniel les avait oubliées. Il exigea qu'elles soient aussitôt amenées devant lui et qu'elles aussi devraient se soumettre ou mourir.
Les sept femmes savaient ce qui s'étaient passé, elles n'avaient rien vu, rien entendu d'audible mais elles savaient, le silence parlait… La puissance qui se dégageait de chacune d'elles faisait que les barbares les laissèrent avancer dans l'étable sans les contenir d'aucune manière. Elles avaient toujours les poignets liés et étaient toujours tenues par une corde par les miliciens de Daniel.
Parmi elles, l'une des Prêtresses dressa l'oreille pour écouter ce que le Barbare murmurait à Isae, toujours couchée sur le sol… Elle comprit ce qu'il lui disait, il était en train de s'excuser de ce qu'ils venaient de faire mais il était convaincu qu'ils avaient été trompés. Cette Prêtresse, Frida, était originaire d'une région voisine à celle de ce guerrier et son dialecte natal était assez proche de celui qu'utilisait cet homme. Alors, elle l'appela et lui demanda de l'écouter…
D'un seul coup, Daniel se montra particulièrement menaçant et exigea qu'elle se taise aussitôt mais le chef des barbares s'interposa, l'empêchant de frapper la Prêtresse comme il venait de le faire avec Isae. Il se tourna vers Frida et l'invita à continuer… Elle lui expliqua qu'avant de venir ici, elle était déjà une Prêtresse reconnue dans la religion Tangra, religion bien connue des Huns et des peuples mongols.
Calmement, Frida lui expliqua ce qu'était l'Université de la Baume, elle lui expliqua que des milliers de femmes avaient été formées ici pour soigner et guérir les autres et que lui-même avait certainement bénéficié des connaissances d'une de ces femmes ou d'une autre femme qui avait pu être formée par une guérisseuse de l'Université de la Baume. On les appelait aussi des Veilleuses car elles se chargeaient de veiller sur le fil de la Vie, empêchant qu'il se coupe. C'était surtout des Sourcières puisqu'elles étaient capables de se relier à la Source, au Cœur de l'Univers.
Et c'était le cas. Dans son village, il y avait une femme de Sagesse qui connaissait les mêmes sciences de la Terre et dans tous les pays qu'il avait traversé, souvent, lui où certains de ses hommes avaient été soignés par des femmes extrêmement dévouées qui lui ressemblait. Sans ces so(u)rcières, il serait déjà mort de maladies plusieurs fois.
Il comprit ce à quoi il venait de participer et il fut consterné par ce qu'il découvrait. Le pape Léon Ier et Daniel l'avaient manipulé. Lui et ses hommes venaient de tuer des centaines de femmes de Sagesse et il était complètement désemparé. On l'avait chargé d'épurer un lieu où des femmes étaient censées comploter contre Attila et contre le pape Léon I pour les assassiner en utilisant leurs charmes et leurs sortilèges. L'accusation n'avait rien de fantaisiste, cela s'était déjà passé plusieurs fois surtout pour des raisons de vengeances.
Même s'ils n'entendaient pas ce qui se disait, tous les barbares présents comprenaient que quelque chose de grave était en train de se passer, il suffisait de voir le visage de leur chef totalement déconfit… Bizarrement, les miliciens firent le même constat et tous se regroupèrent peureusement autour de Daniel comme pour se protéger de la colère du chef des barbares.
De nouveau Daniel essaya de reprendre la direction des évènements en insultant Frida mais le barbare se redressa vivement et se retourna face à lui. Furieux, il sortit son poignard et prenant Daniel par l'épaule, il se montra plus que menaçant, il était capable de l'égorger à son tour sans le moindre état d'âme d'ailleurs.
C'est là que Frida intervint de nouveau en reprenant la parole dans son dialecte natal. Le barbare lâcha Daniel qui s'empressa de se noyer au milieu de ses miliciens de plus en plus inquiets. Ce n'étaient pas des soldats, juste des pleutres, vulgaires et peureux, lâches et stupides. Très calmement, Frida lui expliqua que quoiqu'il fasse désormais, lui et ses hommes étaient maudits pour l'Éternité par les Puissances spirituelles qui veillaient sur l'Université de la Baume. Elle leur dit que plus jamais, ils ne vivraient en guerriers… Après chaque vie, ils reviendraient dans des incarnations de personnes incapables de se défendre et profondément malmenées par les autres.
Pour que ce sort soit détruit, ils allaient devoir attendre très longtemps, peut-être des milliers d'années, qu'une demande de pardon ne soit formulée par une Prêtresse ayant connu ou conservée un lien spirituel actif avec l'Université de la Baume encore dans toute sa splendeur...
Face à face, le chef des barbares fixa Frida dans les yeux… Il y avait une telle force dans son regard, tant de Lumière, qu'il ne put douter une seconde d'avoir en face de lui une très grande chamane blanche et qu'il devait accepter sa sentence. Lui et ses hommes étaient maudits parce qu'ils avaient voulu satisfaire les délires de deux fous… Pourquoi tant de haines chez ces romains ??? Chez lui, les femmes étaient heureuses car respectées et appréciées…
Sentant que l'homme n'était absolument plus dangereux, Frida entama un chant qui était le chant des morts de son peuple. Ce chant permettait d'appeler toutes les forces de la Nature afin qu'elles emmènent l'âme de toutes les femmes assassinées au Ciel afin d'y trouver un repos salvateur…
Les barbares présents furent consternés par ce qu'ils entendaient… Dès que Frida se tut, leur chef lui proposa de les emmener afin qu'elles échappent à la furie de Daniel mais elle refusa. Elles avaient un travail à terminer et elles devaient suivre les autres femmes, c'était inéluctable…
Alors il la salua avec une très grande vénération puis il se pencha une dernière fois sur Isae pour lui demander pardon. Du regard, Isae accéda à sa demande car cet homme était bon et généreux. Il avait choisi de se battre pour lutter contre l'envahisseur romain afin de protéger sa famille, ses proches et sa tribu. Mais elle savait que la malédiction que Frida leur avait exposée était bien réelle et qu'elle était la conséquence de toutes les Énergies d'Amour et de Lumière qui s'étaient déversée ici et tout autour en quelques heures par son action pour aider ses étudiantes à clore cette vie présente…
En se relevant, le chef des barbares eut un regard de haine terrifiant pour Daniel et ses miliciens. Il pouvait tous les tuer très lentement pour qu'ils souffrent longuement. Mais, en guerrier discipliné, il craignait que cela ne pose un grave problème politique entre le pape Léon Ier et son chef Attila. Aussi il donna l'ordre à ses hommes de se regrouper dehors pour leur parler. Tous avaient entendus le chant de Frida que beaucoup avaient repris et ils furent très accablés par ce qu'ils apprirent.
Quelques minutes plus tard, ils tournèrent le dos à l'Université de la Baume et s'en allèrent loin du vallon de Massebœuf… Ils quittèrent définitivement la région mais parmi eux, beaucoup préférèrent ne jamais rentrer dans leur pays de peur de transmettre cette malédiction à leurs descendants.
Pendant ce temps, les miliciens qui avaient vraiment eu peur pour leur vie, laissèrent éclater leur mécontentement en découvrant le charnier dans la grande étable attenante. Daniel leurs avait parlé de convertir et de soumettre ces femmes, de faire passer les plus récalcitrantes devant le tribunal de Dieu et d'en condamner quelques-unes, si nécessaire, mais jamais il n'avait été question de toutes les assassinées surtout que parmi ces hommes, beaucoup étaient convaincus de trouver une ou deux épouses qui les rendraient heureux… Or, les miliciens de Daniel découvrirent avec stupeur qu'elles étaient toutes mortes et qu'il ne restait en vie que les huit Prêtresses avec qui ils n'auraient aucune chance...
Quand le fanatisme ne sert qu'à dissimuler la perversion de l'homme…
Daniel savait que ces miliciens n'étaient que des hommes de peu de valeurs à l'exception des trois qu'il avait chargé d'encadrer la grande Prêtresse et qui avaient de grandes ambitions. Daniel avait veillé à ce que les barbares soient les seuls à participer à son action d'éradication de ces femmes hérétiques. Pour éloigner ses miliciens, il leur avait proposé de fouiller les maisons pour y trouver des objets de valeurs.
Daniel comprit qu'il était temps de calmer ses hommes et il les renvoya vers les autres fermes pour les piller. Avant, il leur demanda d'enfermer les sept Prêtresses dans un local, il décidera de leur sort plus tard. Quant à Isae, il exigea qu'elle le suive et qu'elle reste sous sa coupe. Il avait besoin de savoir si cette femme détenait de réels pouvoirs et comment il pourrait se les approprier. La peur qui se dégageait des tous ces barbares face à une seule femme l'avait beaucoup impressionné et il voulait comprendre pourquoi.
Isae avait besoin de soins mais Daniel s'en moquait complètement, il verrait plus tard. Pour l'instant, il se contenta de la regarder dormir où de la faire taire quand un cauchemar venait brutalement la réveiller. De sa propre main, il s'efforça de lui donner à boire et à manger mais Isae ne pouvait plus rien avaler de consistant. Tout son corps s'était transformé en un terrifiant bloc de souffrances et elle ne pouvait plus vivre ainsi…
Dans la nuit du 12 au 13 février 453, des miliciens fortement éméchés pénétrèrent dans le local où se trouvaient les sept Prêtresses et tentèrent de les violer… Elles ne leurs opposèrent aucune résistance physique car elles savaient qu'elles allaient mourir et qu'il valait mieux qu'elles restent dans l'Amour le plus élevé.
Alors que les hommes les troussaient déjà, elles entamèrent un chant Sacré qui affola leurs violeurs. Pour les faire taire, ces hommes commencèrent à plaquer leurs mains sur leurs lèvres mais les regards que les Prêtresses leur jetèrent les troublèrent encore plus que le chant. L'ivresse aidant, ils augmentèrent leurs étreintes et finirent par les saisir à la gorge pour les étrangler. Soulagés par le silence retrouvé, ils continuèrent de violer les cadavres des Prêtresses, poussant la perversion jusqu'à organiser une tournante morbide avec d'autres miliciens tout aussi alcoolisés que les étrangleurs…
Au matin du 13 février, ce fut au tour de Daniel d'être consterné par ce qui venait de se passer. Depuis Rome, il avait prévu de revenir à Massalia en héros, trainant derrière lui des centaines de femmes converties à sa foi et totalement soumises. Il y a trois jours, il se voyait encore entrer dans cette même ville en triomphateur trainant derrière lui les huit Prêtresses mais maintenant, il ne lui en restait plus qu'une, la grande Prêtresse Isae, et c'était bien peu pour un triomphe…
Craignant qu'elle ne meure avant, il décida de se mettre aussitôt en route pour Massalia. Il fit déposer la grande Prêtresse qui se trouvait dans un état d'inconscience tellement elle souffrait au fond d'un chariot. Dans la nuit, elle avait entendu le chant de ses compagnes et avait très bien compris ce qu'elles venaient de subir. Elles s'y étaient préparées ensemble mais Isae se demanda pourquoi elle était encore en vie… Devant les moments d'horreur quelle avait vécu, elle ne put que souhaiter mourir à son tour mais le plus rapidement possible et ses prières allèrent dans ce sens.
Daniel partit avec presque tous ses miliciens à qui il avait promit un triomphe à l'arrivée. N'avaient-ils pas agi sur l'ordre du pape Léon Ier ! Le 14 février au soir, il envoya un messager prévenir les autorités de son arrivée imminente dans la ville de Massalia en précisant qu'il tenait entre ses mains une dangereuse conspiratrice que le pape en personne lui avait demandé de capturer pour la livrer à un tribunal ecclésiastique qu'il devrait créer lui-même en cette ville.
Le 15 février, Eustasius qui administrait provisoirement cette ville et qui allait bientôt être nommé évêque de Massalia en remplacement de Venerius, vit entrer dans la cour de son palais un convoi assez hétéroclite mené par Daniel. Tous les hommes étaient très joyeux, à l'évidence ils continuaient de fêter une victoire et vu leur état, ce fut Daniel qui dut se charger de tirer Isae de l'intérieur du chariot en la laissant tomber brutalement au sol… Ce n'était qu'une hérétique après tout.
Eustasius, devant tant de brutalités, fut fortement choqué… En s'approchant pour voir qui était cette femme ainsi maltraitée par ce prédicateur dont lui aussi se méfiait grandement, malgré les tuméfactions présentes sur son visage, il reconnut Isae, la grande Prêtresse de l'Université de la Baume. Cela faisait plus de vingt ans qu'il la connaissait, qu'il avait eu de nombreuses occasions de l'apprécier pleinement et leurs relations avaient toujours été très chaleureuses.
Pour cet homme aussi respectueux que respectable, Isae était une véritable amie qui lui avait fait plusieurs fois l'honneur de lui faire visiter tout le domaine. De plus, elle lui avait toujours fourni les baumes et médicaments dont il avait souvent besoin en cas d'épidémie. De plus, de nombreuses guérisseuses travaillaient dans sa ville et elles étaient toutes particulièrement appréciées pour leurs dévouements auprès les femmes qu'elles assistaient lors des accouchements, par les malades qu'elles soignaient et par les mourants qu'elles accompagnaient…
Connaissant la perversion de Daniel, Eustasius commença à comprendre quelle folie meurtrière avait pu prendre cet homme. Aussitôt, il donna l'ordre au chef de sa garde d'arrêter ce fou et tous les hommes qui l'accompagnaient. Ils furent aussitôt désarmés et enchainés deux par deux… En même temps, il donna des ordres pour qu'Isae soit emmenée dans le dispensaire qui se trouvait juste à côté de son palais et où travaillaient des personnes extraordinaires. Elles allaient se dévouer sans compter pour apaiser Isae dont l'immense douleur ne faisait que commencer à émerger de son corps.
Pendant que les premiers soins étaient donnés à la grande Prêtresse dont la considération en ce lieu était immense, Eustasius interrogea Daniel qui lui affirma qu'il avait agit sur les ordres personnels du pape Léon Ier et qu'il ne dirait rien d'autre. Mais l'un de ses miliciens lui révéla la vérité et lui expliqua ce qui s'était passé, comment toutes ces femmes, accusées d'hérésie par Daniel, avaient été égorgées par les barbares d'Attila, des hommes qui avaient été utilisés et trompés par le pape.
Dans l'heure qui suivit, Eustasius fit réunir un groupe important d'hommes dont beaucoup de bénévoles et de soldats pour aller porter secours aux survivantes car il n'osait croire que toutes aient pu être tuées. Tout en les laissant enchainés, il ordonna à Daniel et à ses miliciens de se joindre à eux.
Ce qu'il découvrit en arrivant le lendemain matin le laissa sans voix. Dans la grange du vallon de Massebœuf, les 426 femmes égorgées étaient empilées en tas et leurs corps avaient commencé à se décomposer, le froid ayant heureusement ralenti la putréfaction. Dans un autre local, les sept Prêtresses furent retrouvées dans des positions qui ne laissèrent aucun doute sur ce quelles avaient subi. Au milieu de la cour, les miliciens n'en menèrent pas large. Daniel continua de prétendre qu'il avait agit sur les ordres du pape… une troupe de lâches qui furent inondés du mépris de tous…
Pour Eustasius, il était urgent d'ensevelir ces femmes au plus vite… Il disposait d'une soixantaine d'hommes et il donna l'ordre à Daniel et ses hommes de se joindre à eux et de participer sans relâche à ce travail d'ensevelissement. En échange, il leur promit de leurs laisser la vie…
Cet endroit était principalement composé de roches et l'épaisseur de la couche de terre était assez faible. Il fallut donc aménager des espaces entre des veines rocheuses. Puis, après les avoir enveloppées dans des pièces de tissu récupérées dans les fermes voisines, les corps furent déposés dans des fosses communes et furent recouverts du peu de terre présente. Par-dessus, les hommes disposèrent un grand nombre de pierres très lourdes afin que les animaux sauvages ne puissent creuser pour s'en nourrir.
En début de l'après-midi du 17 février, Eustasius fut alerté par un autre drame qui avait eu lieu à la ferme de Bois Soleil… Il y descendit avec une équipe et n'y trouva encore en vie que quelques animaux de ferme qui n'avaient reçu aucun soin depuis plusieurs jours. Dans la soirée du 09 février, Daniel avait donné l'ordre de tuer les femmes et les enfants encore en vie dont tous ceux qui séjournaient au vallon de Massebœuf et qui avaient été amené là… une tuerie que rien ne pouvait justifier et qui laissa tout le monde sans voix.
Eustasius se dépêcha de rejoindre le vallon de Massebœuf. Il était dans une colère indescriptible. Il était chrétien bien sûr, sa foi était immense mais jamais il n'aurait pu imaginer que des femmes et des enfants puissent être ainsi assassinés au nom du Christ qu'il vénérait tant…
Il fit donner l'ordre à Daniel de creuser une tombe assez profonde. Ce dernier n'eut pas un instant de repos, un soldat se chargeant de lui rappeler les ordres reçus à coup de fouet. En fin de soirée, la tombe était prête et Eustasius s'y rendit en personne. Il donna l'ordre de lier les pieds de Daniel ainsi que ses mains mais dans le dos. Très inquiet, Daniel lui rappela qu'il lui avait promit de le laisser en vie et Eustasius lui répondit qu'il n'avait nullement l'intention de la lui retirer, Dieu déciderait lui-même de son sort.
Il ordonna de coucher Daniel sur le ventre au fond de cette tombe. Ce dernier hurla des menaces contre Eustasius mais ce dernier fit disposer quelques planches au-dessus de manière à ménager un espace où l'air puisse circuler afin que Daniel survive quand même quelques temps. Puis il fit déposer de lourdes pierres afin qu'il ne puisse en sortir et fit placer des tas de branchages pour que les animaux ne puissent y descendre. Le calvaire de Daniel dura plusieurs jours mais son fanatisme ne se réduisit en rien. Il mourut totalement incapable de comprendre les raisons pour lesquels il avait été condamné… Les 34 miliciens eurent la vie sauve mais furent condamnés aux galères, leur espérance de vie se limitant à trois ans tout au plus.
Malgré tous les soins qui lui furent prodigués sans relâche jour et nuit, Isae continua de s'affaiblir. Elle avait assisté à l'égorgement des 426 femmes qui composaient l'Université dont elle avait la responsabilité, des enseignantes, des élèves, des femmes de services et des femmes de ferme. Elle savait que ses sept Prêtresses avaient été ignominieusement violées et étranglées. Eustasius avait finit par lui avouer, qu'à la ferme de Bois Soleil, tout ses habitants avaient été assassinés, 67 hommes et 78 femmes qui travaillaient pour le domaine, leurs 49 enfants ainsi que les 22 enfants qui avaient disparus du vallon de Massebœuf.
649 meurtres au nom de leur Christ…
Isae cessa de vivre le 27 février en fin de soirée… Aucune des blessures physiques que lui avaient infligées Daniel n'était mortelle mais elle ne pouvait se défaire de la vision de l'égorgement de toutes ses compagnes. Par Amour pour elles, elle n'avait jamais pu détourner son regard ayant fait le choix terriblement courageux de toutes les accompagner jusqu'à la Lumière. Bien qu'elle sache qu'elle avait agi du mieux qu'elle pouvait, elle ne faisait que se culpabiliser de ne pas avoir su mieux les protéger.
Elle aurait dû parler de Jésus qui avait terminé sa vie en ce lieu sous le nom de Maximin, de sa mère Marie qui l'avait accompagné ici… Elle aurait dû parler de Myriam, la compagne de Jésus, de ses deux enfants Sarah et Judas, et de sa demi-sœur Sarâla… Elle aurait dû parler de la Passion, comment trois femmes extraordinaires, Anne la juive, May l'indienne et Néthi l'égyptienne, l'avaient organisée pour former et répandre une immense vague d'Amour sur Jérusalem et ses alentours afin de déverrouiller l'oppression terrible qui avait lieu sur les femmes… Elle aurait dû parler mais elle savait que si aussi peu de femmes étaient capables de l'entendre, il y avait encore bien moins d'hommes.
Il est difficile de surmonter une telle horreur à laquelle personne ne peut être préparé. La veille de l'assaut, le 03 février 453 jour de relâche, toutes ses compagnes s'étaient retrouvées dans la matinée pour chanter et prier dans un espace qui s'appelle aujourd'hui "Le Coteau du Paradis". Ensuite, elles avaient faits la fête dans cette grande ferme dont Isae était si fière avant de retourner dans l'une des sept fermes de formation pour y entamer bientôt une nouvelle décade faite d'apprentissage et de découverte, de joie partagée et de bonheur.
Il n'y a pas d'écrit de tout cela pour la simple raison que les seuls écrits autorisés étaient ceux des pouvoirs politiques et religieux férocement contrôlés par les hommes. De plus, comme pour les celtes qui considéraient l'écriture comme étant très dangereuse, les femmes ne se transmettaient leurs connaissances que de bouches à oreilles, de marraine à filleule, pour tout ce qui concernait le Sacré. Par contre, les hommes ne pensaient qu'à laisser des traces matérielles de toutes leurs connaissances terrestres afin de mieux dissimuler leurs ignorances, quelques soient les conséquences de leurs erreurs. Cela s'appelle l'inconscience.
L'Espace de Prière des huit Prêtresses fut recouverte par une chapelle insipide.
Mais les Énergies qui avaient été contenues dessous sont désormais libérées…
Elles seront bientôt disponibles pour permettre l'émergence du Féminin Sacré.
Un incendie, sans doute volontaire, eut lieu quelques temps après sur tout le versant Sud du massif des Baumes, détruisant l'intégralité des cultures de plantes médicinales ainsi que les nombreux bâtiments qui composaient l'Université de la Baume.
La misogynie catholique a toujours cherché à détruire ce qui mettait en valeur le fabuleux travail spirituel des femmes, travail qui porte un nom diabolisé par cette église, la Théurgie que vous pouvez découvrir dans un Texte d'Isa qui s'intitule : La Théurgie des Femmes contre la Théologie des Hommes…
Ce fut Cyrille d'Alexandrie, "Père de l'Église" mais grand criminel, qui amorça cette frénésie assassine contre les femmes en massacrant la philosophe Hypatie en mars 415. Il fut l'auteur de la notion d'hérésie qu'il imposa en l'an 431 lors du concile d'Éphèse. Pour résumer, si vous n'adhérez pas aux dogmes catholiques tels qu'ils vous sont imposés et surtout SANS RIEN Y CHANGER, alors vous êtes un hérétique et vous devez mourir ou disparaitre…
Attila mourut dans sa nuit de noces un mois plus tard, le 15 mars 453. Personne après lui ne put maintenir l'union qu'il avait créée entre les nombreuses peuplades du Nord de l'Europe et son empire commença à se fractionner. En l'an 454, Aetius fut assassiné de la main de l'empereur Valentinien III qui subit le même sort le 16 mars 455. Trois mois plus tard, le pape Léon Ier assista impuissant au sac de Rome le 02 juin 455 qui accéléra la fin de la civilisation romaine, une civilisation loin d'être civilisée mais tout nos livres d'histoire sont bâtis sur les écrits des religieux ou des philosophes romains qui ne faisaient rien d'autre qu'une énorme propagande pour quelques nantis aussi décadents que prédateurs.
Vingt ans plus tard, c'est dans ce pays de Provence que l'empire Romain, face aux wisigoth, fut totalement démantelé par une guerre menée au détriment de la population provençale qui fut massacrée à cause de la haine que deux hommes se portaient pour disposer du pouvoir. Mais avant, le pape Léon Ier avait disséminé ou plutôt envoyé en disgrâce de nombreux dirigeants romains dangereux pour son pouvoir en les nommant à des postes d'évêques dans différentes provinces romaines.
La structure religieuse fut préservée et elle s'étendit comme la toile d'une gigantesque araignée sur tous les peuples avoisinants. C'est de cette manière que la dictature romaine survécut en échangeant la bannière de l'Aigle impérial contre la croix du Christ.
Pour garantir leur supériorité sur les Nations, ils allèrent jusqu'à bénir certains rois en affirmant qu'ils avaient désigné par Dieu pour veiller sur leurs sujets !!! Et le comble, c'est qu'à notre époque moderne, des groupes royalistes y croient encore et toujours… Comme si Dieu pouvait autoriser des hommes à dominer des peuples entiers, à les assouvir et à les rançonner comme cela se fait depuis trop longtemps.
La médecine actuelle commence à douter sérieusement de son système de médication mais ne fait que nous mentir en nous dissimulant les raisons et les origines de nombreuses maladies "modernes" telles que le Sida, maladie surtout provoqué par la destruction de notre système immunitaire par les médicaments d'une part, par un mode de vie décousu de l'autre. Les médecins ne savent pas comment faire face aux graves conséquences des allergies provoquées par les vaccins et les antibiotiques et ils réalisent qu'ils ont joué aux "apprentis-sorciers"…
À un moment où les technocrates de Bruxelles prennent plein de décisions pour nous interdire l'accès à des médecines naturelles concurrentes, le retour d'une telle Université serait un évènement extraordinaire et certainement salvateur pour l'humanité… Puisque vous lisez ce texte, sachez que rien ne se fait sans qu'une demande soit sincèrement formulée…
Alors… Priez Sincèrement et demandez Courageusement…
La religion apostolique romaine désormais catholique ou "universelle"…
Elle n'avait pas prévu qu'Internet recouvrirait le Monde d'une toile encore plus grande, plus vaste, plus large que la sienne mais que surtout, des personnes avides de vraies vérités y partageraient les résultats de leurs recherches… Les juifs écrivaient, les égyptiens écrivaient, les grecs écrivaient et ce qu'ils écrivaient différaient grandement des écrits romains et catholiques. L'origine des quatre évangiles est connue, c'est un grec Marcion qui les a écrits en 170… On sait aussi comment la bible a été réécrite pour effacer la présence spirituelle d'Ashéra et imposer le monothéisme qui n'autorise aucune interprétation.
Définition d'une secte : Un groupe totalitaire, qui se sépare de la société, et s'y oppose. Elle est fondée sur des croyances définies une fois pour toutes comme des certitudes rigoureusement intangibles. Elle vit aussi sur un sentiment de persécution. Son enseignement contient toutes les vérités. Les mettre en doute est considéré comme une attaque contre le groupe et le gourou.
Les illuminatis : ils existent à des niveaux les plus élevés et le film "Anges et Démons" ne présente que des hommes au plus haut niveau du pouvoir. Mais ils existent à des niveaux les plus bas… Devient un illuminati toute personne qui prétend être dans la lumière alors qu'elle a totalement effacé sa conscience personnelle pour la remplacer par les fausses valeurs spirituelles contenues dans les dogmes grossiers de l'église catholique principalement. Cette personne croit prier pour le salut des autres mais elle ne fait que réciter des textes volontairement insensés qui ne peuvent que nourrir d'énormes égrégores et renforcer le pouvoir des personnes qui contrôlent cette religion.
Cela fait depuis 1994 que le cardinal Ratzinger, devenu le pape Benoit XVI, protège les prêtres pédophiles sans aucun respect pour leurs victimes obligeant les différentes hiérarchies catholiques à ignorer ou à mentir sur de nombreux scandales… Que dire du célibat des prêtres uniquement justifié par le fait que s'ils étaient mariés, l'église hériterait de dix fois moins de biens…
Quand aux troubles financiers mondiaux actuels, cela ressemble étrangement à la décadence de Rome qui ne trouvait plus rien à piller.
Mais cela doit bientôt changer, soyez en assuré…
Surtout, ne restez pas une personne passive, Agissez.
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