L'Ascenseur du Ciel...

Le langage du Cœur monte en moi. Depuis quelques temps, j'ai l'impression d'être dans un ascenseur de verre qui monte très lentement mais régulièrement, traversant des étages d’abord très sombres, puis, au fur et à mesure de sa progression, des étages de plus en plus clairs, certains s'éclairant même inopinément sans doute pour m'inciter à m'y arrêter. Parfois, effectivement, l’ascenseur s'arrête. Des personnes en descendent, mais personne n’y rentre. Pourtant à chaque étage, il y a plein de monde. Dans l’ascenseur, il n'y a pas de boutons pour le commander, ni aucune indication de l’étage où nous nous trouvons, il n’y a qu’un bouton d’arrêt d'urgence.

C'est l'ascenseur, seul, qui décide de continuer son élévation. Des fois, il redescend, d’un tout petit peu ou de beaucoup parce que la charge, soudainement, est devenue trop lourde... Il s’immobilise alors un peu plus bas dans une quasi-obscurité. Les personnes qui manquent d’assurances décident alors d’en sortir. Lors de ces attentes, je en peux que m'interroger sur les raisons qui ont provoqué ces pannes et dans ces moments d’immobilisations, les questions souvent trouvent leurs réponses. Dés que le calme est revenu et que tous les passagers restants ont enfin relevé la tête, l’ascenseur accepte de se remettre en marche et de reprendre sa lente remontée vers le ciel. Peu à peu, la lumière revient progressivement...

Ces derniers jours, j'ai eu plusieurs fois peur qu'il ne s'arrête. Il n'est pas tombé en panne mais le paysage que je découvrais à ce moment me plaisait beaucoup et je m'y serais volontiers attardé. Je dois vous avouer que j'ai failli appuyer plusieurs fois sur le bouton d'arrêt d'urgence... L’étage où je me trouvais me semblait déjà très lumineux et le paysage y était beau et paisible. A l’évidence, c’était un joli paysage d’Automne.

Pourtant, avant d’en sortir, dans un échange de regards, j'ai compris que l’ascenseur allait repartir sans moi, qu’aussitôt, il disparaîtrait à jamais et que je ne pourrais jamais plus reprendre cette ascension. Ainsi je me serais bêtement immobilisé en un lieu, certes agréable, mais la contemplation de ce beau paysage m'aurait certainement lassé rapidement...

Alors dans le doute, j'ai regardé à travers le plancher de verre de l’ascenseur le trajet que je venais de parcourir... Je me suis souvenu que les premiers étages y étaient glaciales et qu’il n’y avait qu’une très faible lumière presque polaire... J'ai compris que j'étais partis de l’Hiver le plus froid, le plus sombre aussi...

Alors j'ai regardé au-dessus de moi à travers le plafond, lui aussi de verre et j'y ai vu beaucoup trop de lumières, beaucoup de feux surtout... J'ai hésité à continuer, car il devenait évident que j'allai devoir affronter un espace sec et brûlant, un espace où je risquerai de me dessécher si je laissais des illusions m'envahir. Cet espace avec tout ce feu, je l'ai reconnu comme étant l’Été...

Hiver, Automne, Été, serais-je en train de remonter les saisons de la Vie ? En regardant bien, il ne nous manque plus que le Printemps... Et si je ne l'ai pas encore traversé et si je ne l'aperçois pas encore, c’est certainement qu’il se trouve au sommet de ce long édifice.

C’est donc vers le Printemps que l’Ascenseur s’élève,
C’est donc vers le Printemps que je me rends...
Le Printemps, là où tout est Renaissance...
Là où toutes les énergies de la Terre se créent
Et s’élèvent pour se rejoindre et s’unir...





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