08 - L’Autre Versant de la Sainte-Baume…

05 septembre 2010 / Voyage sur les Traces de l'Esprit de Tiyi…

Depuis quelques jours, je sentais en moi la nécessité de retourner en pèlerinage à la Sainte-Baume, dernière demeure de Marie-Madeleine, Myriam de Magdala de son vrai nom… L’an dernier, c’est grâce à sa guidance que j’avais découvert ce lieu. C’est lors d’un voyage d’initiation à la guérison spirituelle au Brésil que j’avais découvert la présence spirituelle à mes côtés de Marie, de Myriam et de sa demi-sœur Šarâla mieux connue sous le nom de Sarah. Le texte de ma première visite à la Sainte-Baume s’intitule, "Marie-Madeleine et la Grotte de la Sainte-Baume" et il précède ce texte...

Il a fallu une opportunité pour que je me sois décidé à retourner dans un lieu qui, avec ce que j’y avais découvert un an auparavant, était devenu un lieu de souffrances où je ne pensais pas devoir retourner.

C’est en début d’après-midi du dimanche 05 septembre 2010 que j’y arrivais après plusieurs heures de route, et au contraire du désert habituel, j’ai eu la surprise de découvrir une véritable foule venue pour la promenade dominicale. Les chemins étaient très animés et le silence, normalement indispensable au recueillement, pas vraiment présent.

L’esplanade et la grotte étant certainement envahies, j’ai choisi de faire ma première visite à l’ermitage, espace que j’avais découvert l’an dernier comme étant un lieu d’initiation au Féminin Šacré où des quêtes de vision avaient lieu. Inexplicablement, je n’ai pas réussi à retrouver l’embranchement qui y mène normalement signalé par un repère au sol de couleur verte.

J’avais déjà fait plusieurs crochets quand Tiyi, Esprit Ascensionnée de la Terre nouvellement présente dans ma vie, m’incita à continuer mon chemin en suivant les repères de couleur rouge. Sans chercher à comprendre, j’allongeais mon pas et je partis vers la cime dans une direction opposée à la grotte de la Sainte-Baume, vers le Pas de la Cabre.

Il ne me fallu qu’une dizaine de minutes pour y parvenir, pour le franchir et pour que mes yeux se posent sur une barre rocheuse blanche... Je la trouvais majestueuse mais je ne savais pas pourquoi. J’avais l’impression que cette barre vivait et qu’elle pourrait très bien se relever face à la vallée… Ce rocher ressemble à une femme dont le visage est légèrement tourné sur le côté droit, ses yeux étant fermés.

Pour revenir, deux chemins s’offraient à moi, soit faire demi-tour, soit faire une grande boucle passant par la chapelle du Saint-Pilon (sommet du pilier où deux anges étaient censées déposer et reprendre Marie-Madeleine sept fois par jour) et redescendre ensuite par le chemin normal, par le col du Saint-Pilon. C’est bien sûr ce choix que je fis mais entre le Pas de la Cabre et la chapelle se trouve ce piton rocheux vers lequel je pris la décision de m’en rapprocher rapidement.

Soudain, un immense corbeau passa juste devant moi, s’éleva d’un coup d’aile, décrivit un large cercle juste avant de se poser sur le piton face à moi. Ce vol ne pouvait que me rappeler l’épisode qui présida à la naissance de ma ville natale, Lyon (Lugdunum), emplacement désigné par un vol de corbeaux à deux généraux romains en quête d’un lieu où fonder une ville. Ce bel oiseau que les Celtes considéraient comme toujours porteur d’un excellent présage me laissa le temps de le photographier avant de disparaitre le long de la falaise.

Au fond de moi, je fus convaincu qu’en ce lieu, "On" me donnait la possibilité de découvrir quelque chose de très fort qui me concernait forcément. Je rangeais mon appareil photo et je continuais mon chemin jusqu’à la petite chapelle du Saint-Pilon… Après en avoir fait rapidement le tour, je me retrouvais face à un immense paysage particulièrement sauvage et la barre rocheuse légèrement en contrebas sur ma droite attira de nouveau toute mon attention. Cela faisait quelques secondes que je m’étais totalement immobilisé pour l’observer quand j’entendis la voix de Tiyi…

"Isapierre… Au pied de ce rocher, de l’autre côté, j’avais ma demeure et depuis ce lieu je dirigeais l’Université que Myriam, Šarâla et Débora avaient créé pour les femmes désireuses de LA servir"…

Pour moi, l’émotion fut immense... Ainsi Tiyi était passée ici… Mais mes réflexions reprirent rapidement le dessus pour mieux comprendre ce que je percevais et entendais et surtout pour poser les bonnes questions à Tiyi… Très vite, un dialogue intérieur s’engagea entre nous deux et voila ce que j’appris :

Comme tous les êtres humains, Tiyi me dit qu’Elle a vécu de très nombreuses incarnations après celle où Elle fut une Reine pleine de Sagesse en Egypte, la mère d’Akhenaton qui épousa la si lumineuse Néfertiti. C’était entre 1398 et 1342 avant J.C et cette incarnation lui permit de connaitre sa seconde Illumination. Parmi les incarnations qui suivirent, Elle en vécut deux ici-même à l’Université de la Baume et c’est de la seconde qu’Elle a décidé de me donner connaissance…

La Vie de Tiyi dans le Massif de la Sainte-Baume…

J’avais trois ans quand je suis arrivée sur ces pentes, ficelée sur le dos de Maman qui venait de passer de longues semaines à voyager depuis son village natal proche de la ville actuelle de Bilbao, ville qui n’existait pas alors. Six mois auparavant, une femme s’était arrêtée au village, elle revenait de l’Université de la Baume et avait réussi sa formation de "Veilleuse". Ce terme désignait une femme qui avait appris à ranimer la flamme de vie en toute personne, flamme que les problèmes de la vie et les maladies tendaient à réduire, la mort arrivant quand cette flamme venait à s’éteindre.

Cette femme particulièrement lumineuse resta plusieurs semaines au village à guérir les gens malades. Mais ce qui la motiva à rester aussi longtemps fut l’attention particulière de Maman à qui elle décida de donner les premiers rudiments de guérisons. Elle l’initia notamment à l’imposition des mains pour calmer une douleur ou une brûlure et à la prière de guérison. Avant de repartir, elle lui donna toutes les indications utiles pour faire le voyage inverse pour le cas où Maman ferait le choix d’y aller.

Mon père avait disparu en mer peu avant ma naissance en l’an 243 laissant Maman dans un profond désarroi. Faire le deuil d’un mari qu’elle adorait et me mettre au monde en même temps furent deux terribles épreuves qu’elle ne put accepter que grâce à l’aide de tout le village. Une fois remise, elle n’eut de cesse d’aider toutes les personnes qui se trouvaient dans le besoin. Quand Maman vit ce que cette "Veilleuse" pouvait faire avec tant d’Amour, elle prit la décision de faire le voyage vers l’Université de la Baume.


Après un rapide conseil de tribu, elle fut autorisée à partir mais seulement si elle était accompagnée par une autre femme, elle aussi désireuse de se former à la science des plantes. Pour ce qui me concernait, personne ne put la convaincre de me laisser au village, nous nous aimions bien trop pour rester séparées pendant au moins quatre ans.

Nous partîmes à la fin du printemps juste après les premières récoltes. Le chef du village nous donna une chèvre pour que nous puissions avoir du lait et aussi pour porter nos baluchons et nos provisions de route, surtout des farines et les premiers légumes de l’année. J’ai fait presque tout le voyage sur le dos de notre chèvre avec qui j’avais établi une communication peu commune. Elle me laissait téter son lait avec un plaisir qui ravissait Maman. De temps en temps, surtout dans les montées, je devais marcher à ses côtés et quand j’étais trop fatiguée, Maman ou son amie me portait sur leur dos.

A cette époque, la région était paisible mais Maman, suivant scrupuleusement les conseils qui lui avaient été donné, évitait les villages trop importants, préférant s’arrêter dans de petites bourgades où ses talents naturels de guérisseuse étaient chaque fois très appréciés. Nous étions alors prises en charge par la communauté et nous repartions le lendemain ou le surlendemain avec des provisions toutes fraiches et parfois avec une escorte toujours fort joyeuse pour nous montrer le chemin. La traversée des rivières posait un véritable problème car à chaque fois, il fallait trouver un batelier qui ne cherche pas à profiter de nous, Maman et son amie étant deux femmes particulièrement belles. Heureusement, leurs forces de caractères à toutes les deux leurs permit de se dégager de situations difficiles.

Un jour, après huit semaines de marche, nous arrivâmes au pied d’une immense montagne toute blanche et dans le bas, nous découvrîmes un espace tout aussi immense avec des plantations très largement éparpillées de tous les côtés. Pour te dire Pierre, en face du Saint-Pilon où nous nous trouvons, tu peux apercevoir le circuit automobile du Castelet… Le plateau sur lequel il a été construit était le centre de ralliement de toute la communauté qui comportait lors de notre arrivée en l’an 246, 481 femmes, 120 enfants et 52 hommes, nous trois comprises.

Sur ce plateau, de nombreux bâtiments de ferme étaient construits et c’est là que les nouvelles arrivantes étaient accueillies… Presqu’au centre, il y avait une grande maison spécialement aménagée pour accueillir tous les enfants et leurs mamans. Mais avant d’aller plus loin, les candidates devaient d’abord passer des épreuves de connaissances pour vérifier si elles avaient bien les capacités intellectuelles et spirituelles pour travailler en ces lieux…

Au bout de deux semaines, Maman et son amie réussirent très facilement les épreuves et reçurent l’agrément pour rester de la main même de la Supérieure, une femme dont l’Amour nous pénétrait jusqu’au Cœur, nous plongeant dans une douceur incomparable. Un courant particulièrement fort passa spontanément entre cette femme, Maman et moi également. Son amie, n’ayant pas le même niveau de connaissance, fut placée dans un groupe différent du sien. Mais comme il y avait partout de la joie, elles n’en souffrirent ni l’une ni l’autre. Nous fûmes hébergées dans un ensemble de petites maisons qui se trouvait dans le creux d’un vallon bien ensoleillé proche du hameau actuel du Riboux. C’est la Supérieure qui nous y emmena personnellement et qui nous présenta les femmes de cette communauté, plus particulièrement les deux femmes avec qui nous allions partager le logement. Dans les sept autres maisons, il y avait quatre enfants avec qui j’allai découvrir la vie à l’Université des Baume…


Le programme de formation durait quatre ans et ce temps ne pouvait être réduit car c’était le cycle des saisons qui conditionnait tout. Il fallait du temps pour découvrir les plantes, apprendre à les planter, à les soigner et à les faire croître, à en récolter l’essence et le plus difficile, apprendre comment les conditionner et les utiliser. Tout ce long travail exigeait beaucoup d’efforts physiques et il y avait aussi de nombreuses heures d’enseignements au quotidien. Comme les livres n’existaient pas et que l’écriture n’était pas connue par la grande majorité des femmes présentes, tout cet enseignement se transmettait forcément par voie orale.

Il y avait huit fermes réservées pour les formations qui se différenciaient par une couleur particulière, les 7 couleurs de l’Arc-en-Ciel et la synthèse des couleurs, le Rose pour la ferme de la Supérieure. Chaque ferme était placée sous l’autorité d’une Prêtresse et de deux ou trois enseignantes.

L’organisation était faite sur la base de groupes de 3 femmes à qui une tâche de base était confiée. Elles n’avaient jamais le même niveau d’ancienneté, ce qui permettait à la plus jeune d’apprendre plus vite, et à la plus ancienne de réviser ses bases. Si l’une des 3 femmes était indisposée ou malade, alors les 2 autres prenaient en charge sa part de travail.

Puis venait une structure familiale composée de 3 groupes d’amies. Ces 9 femmes avaient toujours une tâche plus importante à faire au quotidien, par exemple s’occuper de la taille de rosiers sauvages ou d’arroser des plantations. Pour les travaux demandant encore plus de mains, il était fait appel à la structure tribale qui, comprenait 3 structures familiales, soit 9 structures amicales, dans les deux cas un groupe de 27 femmes à laquelle se rajoutait deux enseignantes et deux femmes de mains. Chaque ferme comprenait deux structures tribales identiques dirigées par une Prêtresse, 63 femmes en principe.

Selon les années, le nombre de femmes pouvait varier mais jamais à la baisse. C’était à la Grande Prêtresse de décider si elle ouvrait ou non des structures tribales supplémentaires. Une fois nous avons été obligées de former quatre structures de plus car il y avait 528 stagiaires, ce supplément nous arrivant des peuplades du Nord de l’Europe. Sous ma prêtrise, un groupe bien structuré d’exactement 54 femmes était arrivé des pays baltes et nous avons dû les répartir dans les 8 fermes, le temps d’en construire un neuvième, ce qui fut fait très rapidement. Chaque ferme avait envoyé une structure familiale (9 femmes) pour que le chantier ne dure pas plus de 10 jours. Nous avions toujours une très grande réserve de planches mises à sécher à notre disposition et ce sont les hommes qui ont été chargés de nous les amener et de les tailler pour réaliser les charpentes.

En moyenne, nous changions de centre toutes les 40 jours, selon le calendrier égyptien de 9 mois. Pendant les 5 jours hépatogènes, nous restions au calme dans les différentes fermes et nous évitions de nous promener dans la campagne.

Sauf changement d’affectation, les Prêtresses ne changeaient de ferme qu’une fois par an, c’était les étudiantes qui partaient vers une des sept autres fermes, chaque groupe se décalant d’une ferme pour une nouvelle période de 40 jours. Pendant les périodes hivernales, les enseignements théoriques et spirituels prenaient une place bien plus importante allant jusqu’à des journées complètes d’enseignement.

Les épreuves de mémoires étaient éliminatoires mais il arrivait que certaines femmes, en cours de formation, n’arrivent plus à suivre. Selon les besoins de la communauté, elles pouvaient repartir avec quand même une bonne connaissance de guérisseuse. Exceptionnellement, elles pouvaient être autorisées à rester afin de s’occuper dans les nombreuses fermes placées à la périphérie du domaine et chargées de fournir les produits de la terre, les œufs et le lait dont la communauté avait besoin. Ces fermes accueillaient des hommes qui étaient indispensables pour faire les gros travaux agricoles et ils fondaient presque tous une famille avec les femmes vivant dans ce même espace qu’eux.

Par contre, en aucun cas, ils n’étaient autorisés à pénétrer dans l’immense espace centrale où étaient réparties les nombreuses plantations de plantes médicinales et aromatiques. Seules les femmes pouvaient y entrer ainsi que les jeunes filles et les petits garçons de moins de sept ans. Passé cet âge, aucun homme n’était admis à l’intérieur de cette zone sauf pour un évènement grave. En cas de manquement, il n’y avait pas de réelle sanction mais le coupable avait de bonnes raisons de craindre qu’une des Déesses vénérée en ces lieux ne lui inflige un quelconque tourment.


Pendant les quatre années qui suivirent, Maman et son amie réussirent brillamment leurs formations mais au moment où nous nous apprêtions à retourner dans notre village, la Supérieure de l’Université vint lui demander de rester dans la communauté afin de devenir enseignante. Maman accepta spontanément car, sans jamais en parler, c’était sa volonté depuis le début.

Son amie reprit le chemin du village quelques jours plus tard avec un petit groupe de femmes habitants dans les régions traversées et même plus loin sur la côte atlantique de l’Espagne. Dans les années qui suivirent, cette amie revint deux fois pour récolter de nouveaux pieds de plantes dont elle avait besoin, mais aussi pour apprendre les dernières sciences de la Terre et de la Nature développées sur place.

Il faut que tu saches Pierre, que beaucoup de ces femmes arrivaient de vraiment très loin avec des connaissances millénaires qu’elles utilisaient sans trop de discernement chacune de leur côté. Bien sûr, non seulement elles étaient invitées à partager leurs connaissances pendant leurs séjours mais elles avaient vraiment à cœur de les faire grandir. Chaque nouvelle connaissance était rapidement valorisée et perfectionnée par un groupe de femmes ayant des connaissances très élevées et qui se chargeait de l’intégrer aux nôtres.

Quand j’y étais, le rayonnement de cette Université couvrait toute l’Europe actuelle et tout le tour de la méditerranée. Il faut aussi que tu comprennes que rien, absolument rien n’était écrit, que tout était une affaire de mémoires et qu’une "Veilleuse" formée en ces lieux transmettait chaque fois ses connaissances d’abord à sa fille de sang et aussi à plusieurs filleules spirituellement adoptées pour la circonstance.

C’était souvent les femmes qui ne pouvaient avoir d’enfants qui faisaient le choix de s’orienter vers ces sciences de guérison car elles pouvaient s’y consacrer totalement. Un réseau de connaissances très vaste et très dense s’était rapidement établit en moins de deux siècles et il était alimenté en permanence par les femmes ayant renouées avec des valeurs spirituelles très profondes en lien avec la "Source"… C’était donc un réseau de Sourcières…

Quand Maman prit la décision de rester, j’avais sept ans et ce fut aussi à ce moment que l’on me donna un véritable travail dans la communauté, gardienne de chèvres. Je devais surveiller un petit troupeau afin qu’elles ne détruisent pas nos plantations. Les relations que nous avions avec ces animaux étaient de véritables relations d’Amours… Combien de chevreaux ont été sauvés par des femmes qui les allaitaient en même temps que leur bébé, je ne peux le dire car c’était une pratique vraiment très courante. Le soir, les chèvres ainsi que les autres animaux se laissaient enfermer avec plaisir dans les enclos car elles s’y savaient protéger. Il en était de même pour les poules et autres volatiles. La domestication ne se faisait que par des relations d’Amour sachant que ces animaux n’étaient pas consommés directement, seulement pour leurs laits ou leurs œufs.

Dans les fermes voisines par contre, la consommation de viande continuait comme partout ailleurs du fait de la présence des hommes qui avaient conservé un très fort instinct de chasseur… De plus, la consommation de viande nous permettait de disposer de graisses animales dont nous avions besoin pour faire de nombreux baumes. Ces hommes nous étaient entièrement dévoués et certains étaient chargés de faire des battues quotidiennes pour nous débarrasser de prédateurs particulièrement dangereux. Parmi ces hommes, il y avait d’anciens soldats, prêts à donner leur vie, qui veillaient à la sécurité de la Supérieure surtout quand elle partait en voyage, souvent plusieurs fois par an.

Je passais trois ans à garder mes chèvres tout en donnant des coups de mains occasionnels surtout quand il fallait récolter les pétales des fleurs. Mes petites mains étaient alors très appréciées. A ce moment de ma vie, j’en connaissais déjà bien plus que toutes les novices qui arrivaient régulièrement pour se former et je ne fus pas surprise d’être incorporée en tant qu’élève à un nouveau groupe alors que je n’avais que dix ans. Au début, ce fut assez dur de travailler avec des femmes ayant une réelle maturité mais Maman, que je voyais souvent, m’aidait et m’encourageait beaucoup.

Cela faisait deux ans que je suivais la formation et que j’apprenais à cultiver et à transformer les plantes quand la Supérieure décida de se retirer pour rejoindre un lieu où elle terminerait sa vie dans la tranquillité indispensable à une femme ayant acquis une telle Sagesse et surtout une telle force spirituelle. Pour la remplacer, les sept Prêtresses se réunirent toute une nuit au sommet du Rocher et désignèrent Maman comme nouvelle Supérieure de l’Université de la Baume.

Elle quitta notre petit logement pour s’installer dans la plus grande des fermes, la plus importante aussi, celle où l’on apprenait à se relier à nos Déesses et à Isis, notre Mère Divine et dont la Grande Ferme était associée à la couleur Rose. Les premières semaines furent très dures pour moi car j’ai dû apprendre à être autonome alors que mon corps de femme s’éveillait pleinement.

Pour Maman, cette nomination entraina de grands changements car elle devenait la responsable spirituelle de l’Université et entrait dans la lignée des Divines Adoratrices d’Isis, une lignée qui provenait en droite ligne de l’Égypte, une lignée réorganisée par la pharaonne Hatchepsout. En l’an - 525, à cause d’un tyran, les Divines Adoratrices durent se cacher avec leurs sœurs notamment de l’île de Philae et du temple de Karnak. L’une d’elles, Néthi qui initia Jésus et Saralâ, vint à l’Université de la Baume en l’an 48 et en donna la transmission à Saralâ. Nos conditions de travail individuel et collectif nous permettant d’atteindre des niveaux spirituels particulièrement élevés, cette nouvelle lignée des Divines Adoratrices devint de plus en plus puissante.

Maman devait se partager entre la ferme Rose ainsi qu’avec les moments de partage en compagnie de ses sept Prêtresses qu’elle retrouvait dans leur petit temple privé sur les hauteurs de Signa. Mais souvent, afin de continuer à développer sa puissance personnelle de Femme de Sagesse, elle devait s’isoler dans son temple privé qui se trouvait à la base du Rocher de la Colle Blanche, Colle étant la base du mot colline. Ce temple, nous l’appelions le Sanctuaire car seules les femmes particulièrement pures étaient invitées à y pénétrer et parmi elles, très peu étaient autorisées à le traverser afin de se rendre sur le Rocher d’où elles pouvaient communiquer avec d’autres centres spirituels reliés au Féminin Sacré.

Cette construction était très particulière car elle était faite de bois et de pierres. A l’intérieur, quatre énormes piliers de granit supportaient le toit composé de grosses pierres plates. A l’extérieur, cette toiture descendait, à L’Ouest comme à l’Est, jusqu’au sol décrivant une grande courbe qui la mettait à l’abri des vents les plus terrifiants. Cette toiture était recouverte de terre sur laquelle poussaient des végétaux particulièrement résistants au soleil et au vent. Ainsi le Sanctuaire était naturellement tempéré aussi bien contre le froid hivernal que contre la chaleur estivale.

Face au soleil de midi se trouvait une large entrée devant laquelle était disposé un espace circulaire délimité par trois rangs de bancs faits de bois et de pierres. Du côté opposé, une porte assez étroite permettait à la Supérieure et aux femmes qu’elle y invitait à accéder directement sur le Rocher. Aucun autre accès n’était autorisé et cette consigne fut toujours respectée par les femmes de l’Université.

Sur l’esplanade, l’espace circulaire délimitait le Cercle où les femmes en formation et leurs jeunes enfants se réunissaient pour chanter, danser et prier. La fréquence de ces réunions était réglée sur les cycles de la Lune. Le premier jour de chaque décade (semaine de 10 jours), la moitié des stagiaires venaient se divertir devant le temple. Pour certaines fêtes annuelles, elles pouvaient être plus de 500 femmes à s’y retrouver dans une joie que l’on a du mal à imaginer aujourd’hui... pas de pouvoir, pas de paraitre, pas de volonté égotique… que de l’Amour et du Partage… mais surtout, une Volonté commune de se fondre à une seule identité spirituelle, la "SOURCE", la Mère Divine…


Toutes les Déesses connues et vénérées par au moins trois femmes de la communauté étaient mises en valeur car on les considérait comme étant des émanations directes de la Grande Mère de l’Univers. Si Elles étaient aussi nombreuses et différentes les unes des autres, c’est simplement parce qu’Elles n’intervenaient pas de la même manière auprès des êtres humains qui leurs donnaient des noms et des aspects différents.

C’est en ce lieu et dans ces réunions d’un très haut niveau spirituel que les futures "Veilleuses" apprenaient les particularités de chacune des Déesses Primordiales afin de faire le bon choix plus tard quand elles soigneraient des personnes. Aujourd’hui encore, l’espace de l’Université de la Baume est parcourue par les Énergies de plusieurs centaines de Déesses ayant chacune déposé son empreinte spirituelle en ce lieu…

Les deux années suivantes passèrent très vite et à quatorze ans, ma formation de "Veilleuse" était accomplie. Á ce moment, je sentie en moi une profonde déroute car je n’avais nul village où retourner. Pratiquement, ma naissance s’était faite ici et je ne connaissais aucun autre lieu. Je m’en entretins plusieurs fois avec Maman. En tant que Supérieure et voyant en moi une future enseignante de qualité, elle prit la décision de m’envoyer rendre visite à certaines de ses amies dont plusieurs habitaient dans des pays dont je ne connaissais ni le nom, ni la langue. Elle organisa un petit groupe formé de deux Veilleuses ayant fini leur formation, de trois femmes de main et de cinq hommes pour nous protéger.

Nous sommes parties au début du printemps de l’an 257 pour un périple qui allait durer trois années. Une seule étape pouvait durer plusieurs semaines, que nous faisions normalement à cheval et parfois en bateau. C’est ainsi que notre tour du bassin méditerranéen a commencé par longer l’Italie, la Sicile, puis par une courte traversée en bateau, nous avons débarqué en Tunisie, à la découverte de Carthage. Nous avons chevauché jusqu’en Égypte où nous avons passé de nombreux jours dans la seconde grande bibliothèque d’Alexandrie.

Des amies de Maman nous ont fait découvrir l’Université de Médecine dans laquelle nous avons pu nous initier à la chirurgie pendant plus d’un mois. Puis nous avons remonté le Nil en bateau afin de découvrir le temple de Karnak malheureusement neutralisé par les religions christiques montantes. Néanmoins, le temple d’Isis sur l’île de Philae était toujours très actif avec une importante communauté de femmes. Nous avons aperçu l’île de Bigeh dédié à Osiris où régnait un silence impressionnant mais dont l’accès n’est autorisé que pour certains prêtres. Les deux rives du Nil étaient occupées par une importante communauté d’hommes soucieux du repos spirituel d’Osiris.

Après plusieurs mois passés au bord du Nil, nous sommes allées découvrir Bethléem puis Jérusalem grâce à d’autres amies de Maman qui nous ont fait découvrir la ville de Tyr. Puis ces amies nous ont organisé de nombreuses rencontres, la plus importante ayant lieu à Pergame où nous avons été reçu par des érudits de très haut niveau. En y allant, nous avons fait un détour pour découvrir Nazareth puis le lac de Magdala, ancien fief de Myriam où nous avons été profondément émues.

Une importante escorte avait été prévue par nos amies qui, elles aussi, avaient décidé de nous accompagner jusqu’à Pergame, pour tout le temps de notre voyage, avec des laissez-passer pour notre petit monde. De cinq femmes et cinq hommes au départ, nous étions désormais un groupe de plus de cent personnes. C’est ainsi qu’en quatre mois, nous avons découvert Palmyre, Antioche, Ephèse et enfin Pergame.

Ce fut souvent assez drôles car à chacune de nos étapes, nous étions attendues et escortées pendant souvent plusieurs jours de chevauchée. C’est lors de notre séjour à Magdala, que des femmes décidèrent de nous identifier, non par nos prénoms qu’elles avaient du mal à mémoriser, mais en tant que Sœur de Mariam, l’autre façon d’écrire le prénom de Myriam de Magdala dont l’histoire exceptionnelle continuait à se transmettre entre femmes, depuis bientôt 300 ans.


Nous étions trois femmes mais surtout trois grandes guérisseuses, et chaque fois que nous nous arrêtions en un lieu, nous proposions nos dons d’abord aux maitres du lieu qui nous accueillaient, puis à toutes les personnes qui en avaient besoin. Nous étions trois "Veilleuses" et chacune de nous pouvait travailler seule pour la majorité des cas de maladie. Mais pour les plus difficiles, nous unissions nos forces spirituelles afin de réussir à vaincre des résistances très dures chez certains malades. Malheureusement pour beaucoup, nous arrivions trop tard, la maladie ayant pris une forme irréversible.

Au moment où nous nous apprêtions à repartir, un émissaire nous précédait, et depuis notre passage à Magdala, il était chargé d'annoncer l’arrivée prochaine des "Sœurs de Mariam" à notre prochaine étape.

Comme à Éphèse, à Pergame nous fûmes reçues par toute la population avec beaucoup de joies. Nos accompagnatrices s’en retournèrent au bout de deux semaines avec leur escorte, tandis que nous continuâmes à soigner les habitants le matin, tandis que nos soirées étaient toutes réservées à des rencontres très amicales avec des érudits exceptionnels, des hommes et des femmes, à partager et découvrir des secrets sur la médecine, l’astrologie, les tarots sacrés, etc... C’était magnifique surtout que certaines de ces personnes venaient de tous les coins du Monde, surtout de l’Inde.

Au bout de quatre mois, nous décidâmes de repartir en direction d’Athènes. Mais au petit matin, nous eûmes une très grande surprise en découvrant la nouvelle escorte venue nous chercher pour nous accompagner à Byzance où nous étions attendues par le gouverneur romain. Nous acceptâmes d’y aller mais l’ambiance ne nous convenait pas… L’empereur dioclétien était en train de couper son empire en deux, l’empire d’occident étant aux prise avec les peuples germaniques tandis que l’empire d’orient supportait les attaques des perses. Devant tant d’instabilités, nous ne restâmes que deux semaines.

La même escorte reçu l’ordre de nous emmener à Athènes où nous restâmes presque deux mois. Quand nous en repartîmes, nous traversâmes la Grèce à cheval et à Patras nous prîmes un petit bateau avec lequel nous fîmes du cabotage jusqu’à Venise en faisant de nombreux arrêts dans les villes du littoral romain.

Mais les nouvelles que l’on nous donnait nous convainquirent d’éviter de passer par Rome et nous choisîmes de passer par Milan, où nous y arrivâmes au début de l’hiver. Devions-nous continuer ou y rester quelques mois ? Heureusement, en pleine ville, il y avait une communauté de femmes appartenant à un de ses nouvelles religions christiques qui vivaient vraiment dans l’Amour. Elles nous accueillirent avec tant de joies et d’amour que nous y restâmes cinq mois. Pendant tout ce temps, nous leurs enseignâmes l’art de la guérison spirituelle, avec l’aide des plantes.

Encore à ton époque Pierre, il y a dans cette ville le plus grand bâtiment paléochrétien d’Italie, la basilique Simpliciano qui auparavant s’appelait la Basilique des Vierges. Mais à mon époque, le mot "Vierge" était synonyme de "Pure". Les premières de ses Femmes que nous initiâmes acceptèrent avec ravissement de prendre le nom de "Sœurs de Mariam".

Mais elles ne se contentèrent pas du nom, elles voulaient un repère matériel. Trois d’entre elles eurent l’idée de créer un symbole représentant l’élévation de l’être humain qui soit utilisable aussi bien par les femmes que par les hommes qui vivaient avec elles et dont certains avaient également suivis nos enseignements. La base choisie fut un triangle, pointe en bas pour les femmes et pointe en haut pour les hommes. Du triangle, elles élevèrent une ligne venant du point médian et formèrent deux tétraèdres. En les entrecroisant, elles formèrent l’Étoile de Marie qui devint le symbole de l’Amour des Femmes et nous décidâmes de l’adopter.

Quand la neige commença à disparaitre des montagnes, nous reprîmes la route en passant par Turin où nous ne restâmes que deux semaines. Puis nous préférâmes franchir les Alpes plutôt que de passer par la côte provençale qui était bien trop agitée. Heureusement nous étions désormais au début de l’été et ce fut facile de franchir les cols. Nous redescendîmes les montagnes par Aix-en-Provence et nous fûmes très heureuses de retrouver l’Université de la Baume.

Mes retrouvailles avec Maman furent fabuleuses. Elle m’avait vu partir en jeune fille avec beaucoup d’inquiétude et trois ans plus tard, elle me retrouvait en femme épanouie qui de plus, s’était enrichie dans tellement de domaines que c’était impossible d’en faire la liste. Je parlais désormais couramment les cinq langues les plus importantes autour du bassin méditerranéen et j’étais devenue une ambassadrice très appréciée pour toutes les villes où nous nous étions arrêtées.

Avant de partir, je connaissais déjà plusieurs langues que j’avais apprises pendant mon enfance auprès de femmes venues de pays différents. A sept ans, en plus de ma langue natale et de la langue occitane en vigueur dans la communauté, je parlais couramment le grec, deux dialectes arabes, l’hébreu et le latin. Cette souplesse linguistique m’aida grandement à en apprendre d’autres. A la fin de ma vie, je m’exprimais librement en plus de douze langues importantes…

Ces voyages me donnèrent la possibilité d’enrichir mes connaissances sur le monde que découvrais, sur les coutumes et les manières de vivre de peuples forts différents les uns des autres. En fonction des climats et des contrées traversées, je découvris, non seulement des produits de guérisons différents de ceux que je connaissais déjà, mais aussi, je pus découvrir d’autres maladies. Grâce à des personnes de grande sagesse, j’ai réussi à comprendre ce qu’étaient ces maladies, les raisons pour lesquelles elles se développaient et comment ouvrir la conscience des malades pour les aider à faire disparaitre les raisons de leurs maladies. C’est sûrement pendant ces trois années de voyages ininterrompues que je me suis le plus enrichie.

Désormais, mon espace allait bien au-delà de la découverte de mon village natal, c’était le Monde qui s’était ouvert à moi. A mon retour, j’avais 21 ans, le même âge que Maman quand nous étions arrivés en ce lieu. J’étais devenue très belle et de nombreuses fois, des hommes de grandes valeurs avaient espéré me prendre pour épouse. Plusieurs fois, j’ai hésité car je savais au fond de moi que si j’acceptais, cela mettrait un terme à tout mon immense travail spirituel. Lors de mon passage en Égypte, j’avais pu comprendre le sens profond de mon incarnation présente et pourquoi ma vraie famille était la Communauté de l’Université héritée de Myriam.

Maman trouva que se faire appeler "Sœur de Mariam" était une excellente idée et désormais, elle la communiqua à toutes les étudiantes dès leur arrivée à l’Université. Mais avant de la divulguer, l’Étoile de Mariam fut d’abord enrichie par les Prêtresses, à chaque Pleine Lune, l’un des 12 triangles formés recevant une Énergie précise offerte par une divinité féminine. Il fallut presqu’un an pour lui donner sa pleine puissance. Nous utilisions le calendrier égyptien et le nouvel an correspondait au début du mois de juillet. Cette année-là, il correspondait précisément à la Pleine Lune suivante. Aussi Maman organisa une cérémonie exceptionnelle qui eut lieu sur l’esplanade de la Colle Blanche avec la compagnie exceptionnelle des Hommes.

J’avais acquis un tel renom que je reçus de nombreuses invitations car c’était devenu un honneur, pour beaucoup de seigneurs de l’époque, de m’inviter en leur domaine. Maman avait la possibilité de me nommer Prêtresse d’une des fermes mais elle n’en fit rien, durant les douze années qui suivirent, elle me confia la responsabilité d’enseigner la guérison par la prière ainsi que la préparation et l’utilisation de baumes particulièrement puissants capables d’ouvrir la Conscience des personnes malades si elles en avaient une réelle volonté personnelle.

Si elle ne me confia jamais la direction de l’une des sept fermes, elle tenait à ce que j’en supervise le bon fonctionnement. Deux ou trois fois par an, je partais en voyage parce que l’on demandait mon aide. J’allai deux fois en Bretagne (Angleterre). Attendue avec impatience, je bénéficiais toujours de moyens de déplacement rapide, souvent par bateau ou galère.


Et puis un jour de l’année 276, Maman âgée de seulement 51 ans, dépérit rapidement en quelques jours. En elle, il n’y avait aucune révolte contre la maladie qui l’emportait à toute vitesse sans la faire souffrir et contre laquelle je ne pouvais rien faire. C’était comme si tous ses organes internes ralentissaient leurs fonctions... Elle venait de rendre son dernier souffle quand je compris que c’était sa volonté à ELLE de la rappeler afin de lui confier bientôt une nouvelle mission dans une prochaine incarnation. Maman le savait depuis très longtemps et elle avait décidé de me préparer à prendre sa place.

Elle fut incinérée sur l’esplanade, au centre du Cercle de la Colle blanche en présence de tout le monde. Exceptionnellement les hommes furent autorisés à pénétrer, ils avaient tous veillé soigneusement à sa sécurité et d’une certaine manière, ils en étaient tous amoureux au point de donner leur vie pour elle.

Trois jours plus tard, à l’âge de 33 ans, j’étais désignée comme étant la nouvelle Supérieure de l’Université de Myriam…

J’ai dirigé cette communauté durant 25 ans et je me suis retirée en un lieu plus calme, pas très loin de la montagne Sainte-Victoire du côté d’Aix-en-Provence. J’y ai passé mes deux dernières années bien entourée par des femmes d’Amour et y recevant beaucoup de visiteurs soucieux de la Paix en ce Monde.

Comme pour Maman, ELLE mit fin à mon incarnation présente sans aucune souffrance, me laissant dans une joie immense et dans une paix intérieure que j’avais rarement connue... C’est dans cet Océan d’Amour que je m’immergeai pour vivre ma quatrième Illumination. Mon corps fut ramené à la Sainte-Baume, devant le Rocher où il fut incinéré de la même manière que pour Maman…

Retour au 21ème siècle :

Maintenant Isapierre, tu dois comprendre pourquoi il y a en ce lieu des Énergies très puissantes. Á ta première visite, je t’avais inspiré pour que tu oublies la pochette qui contenait ton Cœur en Cristal dans la grotte de la Sainte-Baume. Il y a passé une nuit et tu ne l’as récupéré que dans l’après-midi suivante après que nous y ayons déposé de très puissantes Énergies. Ce soir, tu vas le déposer toi-même dans une anfractuosité de la chapelle du Saint-Pilon juste derrière toi et pour la suite, tu verras bien demain…

A bientôt Isapierre, je te laisse...

Quand je reçois ce genre de message, j’ai toujours beaucoup de mal à revenir sur Terre… Je dois d’abord reprendre conscience de mon propre corps, puis de tout l’environnement dans lequel j’évolue et ça peut prendre une dizaine de minutes.

Lentement, je me rapproche de la chapelle et je commence à rechercher une anfractuosité capable d’accueillir mon Cœur en Cristal sans que l’on puisse me le voler. Je n’ai pas à chercher longtemps… Sur la face Nord, à l’abri des rayons directs du Soleil et à deux mètres du sol, je trouve une cavité qui correspond exactement. Je glisse le Cristal à l’intérieur et je place un caillou devant pour en dissimuler le contenu.

C’est dimanche et il y a beaucoup de monde malgré la difficulté de l’ascension sur des chemins très escarpés et très rocheux. Mais pendant les deux minutes qui m’ont été nécessaires, il n’y avait personne à proximité de moi. Alors que je reprends mon sac, des gens arrivent de tous les côtés à la fois, c’est vraiment étonnant…

Mon cœur (physique) est tout ce qu’il y a de plus léger... Aussi, c’est avec la sensation de marcher sur de la mousse que je prends la direction du Col du Saint-Pilon et que j’entame la descente sur l’Hôtellerie.

En passant à proximité de la grotte, j’entends qu’une messe a lieu en ce moment. En octobre 2008, le Pape Benoit XVI a rappelé à la communauté catholique que les personnes divorcées, même par la force des choses, étaient excommuniées et qu’elles n’avaient même plus le droit de pénétrer dans les "lieux saints" et les églises de cette religion devenue extrêmement sectaire…

Ça ne me dérange pas et j’avoue même avoir de plus en plus de mal à participer à ce type de cérémonie dont le contenu des prières me laisse de plus en plus perplexe. Essayez par vous-même d’en analyser une, l’Ave-Maria par exemple… Vous verrez, c’est non seulement stupide mais très blessant pour Marie qui a d’autres actions à mener que de prier pour nous… J’ai pour Elle une profonde vénération et énormément de respect.

Je continue ma descente vers l’hôtellerie dans une ambiance estivale et familiale très vivante… La manière dont je me sers de mes bâtons de marche pour descendre le chemin très escarpé semble épater beaucoup de monde… Je me sens tellement léger que je glisse sur les blocs de pierre, volant presque au ras du sol tout simplement. Finalement, peut-être que je suis aussi porté par deux Anges… rire.

De retour à l’hôtellerie, je prends possession de ma chambre et j’opte d’abord pour une bonne douche. Après un petit moment de détente, je me rends à la salle à manger pour le dîner en petit groupe… Le temps de flâner à table et il est 21 heures, l’heure des Vêpres dans la chapelle et à laquelle je décide de participer.

Heureusement, on ne me demande pas mon livret de famille… Je suis venu et je reviens en ce lieu seulement pour partager une foi commune avec les personnes présentes, une foi qui n’a rien à voir avec les textes mécaniquement chantés ou récités, une foi qui vient du Cœur de chacun et qu’aucune religion ne pourra jamais s’approprier…

Et la nuit tombe… dans mon lit, je repense à tout ce que j’ai vécu cet après-midi et je remercie Tiyi. Alors qu’une certaine torpeur commence à m’envahir, soudain je visualise mon Cœur en Cristal dans son anfractuosité… Huit arcs, du blanc le plus lumineux qui soit, vont s’abattre sur lui dans des formes, intensités et provenances très variées. Puis, tout disparait mais je sais que des Énergies Spirituelles de très hauts niveaux se sont ancrées dedans. J’entends Tiyi me dire que je dois remonter le chercher dans l’après-midi et que je recevrai d’autres instructions à ce moment.

Lundi 06 septembre…

Je n’ai pas très bien dormi, le lit est étroit et si je veux me retourner, je risque de tomber… Je me rattraperai plus tard. Dès que j’ai pris mon petit déjeuner, toujours en petit comité, je prends tout mon équipement photo pour faire des clichés dans la grotte. Cette fois, j’ai pris le flash Cobra ainsi que le trépied et même une télécommande. En pleine forme mais surtout avec une motivation extraordinaire, il ne me faut qu’une demi-heure pour y arriver et comme il n’y a encore personne dans la grotte, je vais pouvoir me faire plaisir.

L’an dernier, deux de mes photos m’avaient laissé pantois et cette fois, c’est cette photo d’une des nombreuses reliques de Marie-Madeleine qui rayonne d’une manière assez particulière. La photo a été prise sans flash avec un temps d’exposition de ¼ de seconde, réglage manuel de la Focale à 13 et l’Iso à 1600, objectif fixe de 50 mm… Je n’ai donc eu besoin d’aucun apport de lumière artificielle, et aucun rebond lumineux n’a été possible.

J’ai placé le trépied à 3 mètres de la niche puis cadré l’appareil. L’éclairage de la niche est assuré par un tube fluorescent jauni par les années et qui ne donne qu’une lumière très faible. Et pourtant, malgré cette faiblesse d’autres rayons sont apparus sur deux photos !!!!

Mais alors d’où viennent ces rayons bleus...

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De retour à Sauverny, j’analyse cette photo avec bien plus d’attention et assez rapidement je retrouve une fresque égyptienne datant d’environ 1345 ans avant J.C., sous le règne du Pharaon Akhenaton qui imposa la première religion monothéiste. Ce qui est surprenant, c’est que ce pharaon est le deuxième fils de Tiyi, qu’il épousa Néfertiti et qu’ils eurent six filles. La fresque ci-dessous est très célèbre, elle représente Akhénaton tenant sa fille ainée Mérytaton et Néfertiti tenant sa seconde fille Mâkhétaton, leur troisième fille Ânkhésenamon étant perchée sur son épaule.

Sous son règne, les représentations du Pharaon Akhénaton sont surprenantes, elles sont très efféminées avec un bassin particulièrement large, et il est logique de se demander si c’est bien un homme qui régnait à ce moment… Sa sœur Sitamon a quitté la scène politique sans que l’on sache où elle est partie. Je crois qu’elle est devenue la Divine Adoratrice de Philae et que plus tard, c’est elle qui a régné aux côtés de Néfertiti, sa plus fidèle amie, remplaçant son frère Akhénaton atteint de folie. Alors sur cette fresque, le personnage de gauche pourrait très bien être Sitamon. Des analyses ADN sur la momie de Toutankhamon ont permis de découvrir que ses parents étaient frère et sœur, et qu’il s’agissait d’Akhénaton et de Sitamon ? Je crois que ces deux là se partageaient le trône, tantôt l’un, tantôt l’autre…

C’est juste après avoir pris cette photo surprenante qu’une première personne va entrer dans la grotte. Un dialogue s’établit tout naturellement et il est évident que nos chemins ont de nombreux points communs. Il est bientôt l’heure de la messe et je préfère quitter cet endroit et redescendre à l’hôtellerie par un chemin plus long mais bien plus confortable. Williams, c’est son prénom, possède une sensibilité peu commune et notre conversation va me permettre d’aller plus en profondeur de moi-même… Après deux heures de partage particulièrement riche, nous nous séparons devant l’entrée de l’hôtellerie.

Pour le repas de midi, il n’y a pas grand monde de nouveau mais ce soir, nous serons très nombreux, plus de 100 personnes. En attendant, je dois remonter à la chapelle du Saint-Pilon... Je me mets en marche et trois quart d’heures plus tard, je suis sur place. C’est à ce moment que Tiyi s’exprime de nouveau à moi…

Isapierre, récupère ton Cœur en Cristal,
Tu dois maintenant le déposer à un autre lieu que je vais t’indiquer.

Difficilement, j’extrais le Cœur en Cristal de l’anfractuosité où je l’avais mis la veille. Je ne m’étais pas rendu compte que la fente était aussi étroite et comme il a glissé dans le fond, je dois faire preuve d’une grande dextérité pour l’en extraire.

Puis je commence à descendre la pente en direction du Rocher de la Colle Blanche quand je sens une présence très tendre autour de moi. Sans chercher à comprendre, je me laisse guider… Mes yeux se posent sur une dalle de pierre ou sur un buisson et je sais spontanément que je dois progresser en me faufilant de l’un à l’autre dans cette direction…

Alors que je suis à moins de cent mètres du Rocher, Tiyi m’interpelle en me prévenant que j’entre dans un espace sacré, un espace dédié au Féminin Šacré… Il est donc important que je m’immerge totalement dans mon identité féminine, condition fondamentale si je veux percevoir le côté sacré de ce lieu et m’en enrichir spirituellement bien sûr…

Je commence à comprendre ce que l’on attend de moi et je me laisse aller. Je suis monté en un temps record et la fatigue physique qui s’ensuit va m’être très salutaire dans la mesure où le relâchement que mon état de fatigue entraine va me permettre de réduire grandement ma résistance corporelle. Seule une grande détente, physique et intérieure, peut me permettre de continuer dans cette orientation si particulière…

Je vais essayer d’expliquer comment étant incarné dans un corps d’homme, je peux me relier à ma dimension féminine… La plus grande différence qu’il y ait entre la femme et l’homme est l’absence d’Utérus pour ce dernier, le reste n’étant que futilités puisque des femmes arrivent à se faire passer pour des hommes et des hommes pour des femmes.

Au début de la formation du fœtus, le bébé est totalement féminin jusqu’à la fin de la 8ème semaine. Á ce moment intervient ou non le 23ème chromosome… S’il ne s’enclenche pas, le fœtus continuera de se développer pour donner une fille. S’il s’enclenche, le fœtus se modifiera pour donner un garçon. Mais pendant les huit premières semaines, l’Utérus se créé une empreinte énergétique que j’ai nommé le Cœur de l’Utérus. Même en cas de changement de sexe, il continue à se développer et reste très actif sur les plans énergétiques et spirituels alors qu’il n’est pas détectable par les scanners et IRM. Tout aussi surprenant mais logique, ce cœur de l’Utérus reste en place chez les femmes qui ont subies une ablation de l’Utérus…

Ce Cœur de l’Utérus, pour les Femmes comme pour les hommes, est l’Autre Point de la Ligne de Vie qui relie chacun de nous au Cœur de l’Univers. Si la réception d’Énergies très puissantes au centre de l’Utérus est évidente pour beaucoup de femmes, la même capacité existe chez les hommes mais exige de leurs parts un travail de préparation très particulier.

Un homme qui veut se relier à son Féminin n’a qu’à visualiser "son" Utérus, certes fictif, mais muni lui aussi d’un Cœur qui est quand même un temple spirituel pour lui. Il n’a qu’à en visualiser la présence et à en percevoir tout le rayonnement. Ce n’est pas si compliqué que cela peut paraitre simplement parce que c’est parfaitement vrai mais que trop de femmes et encore moins d’hommes le savent… Avec exactement le même raisonnement, pourquoi le torse des hommes possède t’il deux mamelons ?

Mais si l’homme qui veut faire cette découverte conserve trop d’égo en lui, notamment le fait qu’il se croit supérieur à la femme, alors il ne parviendra pas à réussir cette visualisation et ne se reliera jamais à cet Espace Féminin Šacré... Il devra travailler bien plus longtemps qu’une femme pour atteindre une légèreté mentale suffisante.

Ce n’est pas la première fois que je fais ce travail d’identification à mon féminin et il ne me faut que quelques secondes pour lâcher mon identité masculine…

Tiyi continue de guider mes yeux et donc mes pas. Arrivée au pied du Rocher côté Chapelle, Elle m’incite à le longer par la droite, ce que je m’empresse de faire. Presque dans le bas, je m’immobilise complètement médusé, je suis sûr de connaitre ce lieu, j’y ai certainement vécu et de plus, j’entends Tiyi qui me dit :

Isapierre, tu vois cet arbre… Il a grandi là où se trouvait ma demeure et le petit buisson que tu vois seul au milieu d’un espace sablonneux était l’endroit d’où je présidais toutes les cérémonies ayant lieu sur cette esplanade.

Descends jusqu’à l’Arbre, touche-le, sens-le… Imprègne-toi de son Énergie et après, découvre toute l’esplanade… Chaque bosquet est à une place particulière qui correspond à un évènement du passé.

Pendant près de 20 minutes, je vais parcourir cet espace en tout sens, veillant scrupuleusement à rester en connexion profonde avec mon Esprit féminin. Chaque fois que je regarde l’Arbre, je sens la douceur de Tiyi, chaque fois que mes yeux balaient l’esplanade, je perçois la joie que des milliers de femmes ont déposée en ce lieu. Sans trop comprendre, à un moment, je me dirige d’un pas décidé vers le buisson, devant l’Arbre de Tiyi… je m'y arrête quelques secondes avant de faire un tour complet autour de cet arbre particulièrement vert pour une région aussi desséchée en ce moment.

De nouveau, Tiyi s’exprime à moi…

Isapierre, je t’invite à monter sur le Rocher.
Traverse-le dans sa plus grande longueur et place-toi à l’endroit le plus élevé…

Je pose mon sac mais je garde le Cœur en Cristal dans ma poche… Je comprends que je dois le laisser quelque part au sommet. J’y arrive justement et je ne peux m’empêcher de découvrir l’immense panorama autour de moi. D’ici, c’est encore plus majestueux que depuis la chapelle du Saint-Pilon…

Je fais un rapide examen de tout cet espace et d’un coup, mes yeux s’immobilisent sur une anfractuosité placée au Nord du Rocher, anfractuosité protégée par un morceau de roche ressemblant, du moins pour moi, à une tête de Cobra. Comme à la chapelle, si je place le Cœur en Cristal dessous, il sera protégé du rayonnement direct du soleil… En faisant ce constat, j’entends un rire très doux derrière moi qui me permet de comprendre que mon raisonnement est juste.

Alors sans la moindre hésitation, je dépose mon Cœur en Cristal sous la protection de cet Uraeus de pierre, ce Cobra dont j'ai découvert la puissance spirituelle trois mois plus tôt… Tiyi vient de me dire qu’il doit rester ici deux nuits complètes… Je reviendrai donc le chercher mercredi matin…

Sans plus attendre, je redescends la crête du Rocher, reprends mon sac à dos et après un salut du Cœur, je repars en direction de la crête vers le Pas de la Cabre. Une fois dans le passage, je jette un dernier coup d’œil sur le Rocher sachant que je suis loin d’en avoir découvert tous les secrets. Au moment où je m’engage dans la descente, de gros nuages commencent à s’approcher et des rafales de vent à se faire sentir. Sans perdre de temps, je redescends le plus vite possible pour rejoindre l’hôtellerie.

Une bonne douche plus tard, je me retrouve dans la chapelle pour la fin des Vêpres mais surtout pour le moment de l’Adoration qui se fait dans le silence, ce qui me permet de faire le calme en moi et de prier comme je l’entends…

Peu après, c’est l’heure du dîner. Une partie de la salle à manger est occupée par un groupe de pèlerins venu en bus et composé de personnes âgées. Elles sont encadrées par des franciscains particulièrement gentils. Mais un autre groupe de près de 50 personnes et beaucoup plus bruyant se fait tout de suite remarquer. Ce sont des experts automobiles et leurs épouses qui ont été amenés ici par un comité d’établissement… Côté recueillement et respect des lieux, on peut faire mieux sans grand effort… quel gâchis pour l’équilibre spirituel de ces lieux… Après le repas, ils vont sortir pour rentrer fort tard et fortement éméchés pour certains... plus grave, toute la nuit des personnes se lèveront pour des besoins personnels…

Mardi 07 septembre :

Aux premières heures, le vent forcit et la pluie commence à tomber. A sept heures, ayant passé une nuit blanche à cause de ce vacarme, je décide de me lever et de retourner à la chapelle pour les Matines suivies des Laudes. Après le petit déjeuner, comme il pleut encore un peu, je remonte dans ma chambre et je me recouche pour une sieste réparatrice. Quand je me relève, la pluie a cessé de tomber. Je vais pouvoir sortir même si la montée à la grotte risque d’être bien plus difficile.

Le groupe de pèlerins de la veille passe la journée à Saint-Maximin et nous ne sommes qu’un tout petit groupe pour le repas de midi. En discutant avec ma voisine, Anne-Marie, je décide de partir à la recherche de l’ermitage que je sais être un véritable lieu d’initiation au Féminin Sacré...

Une fois dehors, je commence par expliquer à Anne-Marie comment bien régler et utiliser ses bâtons et je pars allègrement à la découverte de cette grotte. Comme dimanche après-midi, je n’arrive pas à retrouver la bifurcation qui y mène. Je parcoure tous les sentiers de la falaise sans le moindre succès et à un moment, je ne suis qu’à une centaine de mètres du Pas de la Cabre. Je propose de nous rendre à la chapelle du Sait-Pilon mais Anne-Marie ne veut pas s’avouer perdante et insiste pour que je continue la recherche de cet ermitage mystérieux.

Nous redescendons et à un moment, je découvre ce qui pourrait être une bifurcation alors que rien ne l’indique… Je cherche un repère et en plantant machinalement l’un de mes bâtons juste devant moi et ce faisant, j’étale un tas de graviers déposé par l’érosion devant un gros galet qui est à l’angle de deux sentiers. C’est alors qu’une flèche peinte en vert apparait… C’est bien la direction de l’ermitage qu’elle désigne… Je dégage entièrement la marque et nous partons dans cette direction…

Cinq minutes plus tard, nous arrivons sur la petite esplanade de cet ermitage qui a été utilisé par 2 personnes au 16ème et 17ème siècle. Elle est très encombrée par des arbres désormais bien trop grands et par des murs construits par les deux ermites. Une petite averse nous pousse à nous mettre à l’abri dans la grotte qui est minuscule, à peine trois mètres carrés… Cet espace n’était certainement pas suffisant pour y vivre en permanence mais parfaitement adapté pour y recevoir une initiation au Féminin Šacré...

Juste avant de repartir, j’aperçois une feuille sèche en forme de Cœur attachée à la paroi rocheuse par un amalgame de fils d’araignée d’un mètre de long au moins. Mais depuis combien de temps est-elle ainsi suspendue ? Nous sommes au mois de Septembre et l’Automne n’est pas encore entamé. Est-elle tombée l’an dernier, quand je suis venu la première fois ???

La pluie menaçant de revenir, nous décidons de redescendre tranquillement à l’hôtellerie de la Sainte-Baume. Les sentiers sont de plus en plus glissants et sans l’aide des bâtons, nous nous serions retrouvés de nombreuses fois sur les fesses.

J’ai juste le temps de prendre une douche avant le dîner. Les pèlerins sont de retour mais la nuit ne sera pas plus calme pour autant.

A une heure du matin, un orage d’une violence impressionnante s’abat sur la région… La foudre tombe plusieurs fois très près de l’hôtellerie et des trombes d’eau se déversent pendant près de deux heures faisant certainement de très gros dégâts dans tous le pays. Il y a un moment où la foudre tombe tellement prêt de ma chambre que j’ai failli tomber de mon lit. Au petit matin, je découvre les dégâts mais pour le moment, il m’est impossible d’ouvrir la fenêtre et de voir ce qui se passe dehors sans prendre le risque d’inonder ma chambre. Je me recouche et le sommeil vient quand même mais pour une bien trop courte durée.

Mercredi 08 septembre :

Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de la Naissance de Marie, Mère de Jésus et c’est ce même jour à 12h30 que passera la nouvelle lune de Septembre, Lune placée sous le signe de la Vierge, dans l’axe Vierge / Poissons… Encore une coïncidence troublante. Mais l’influence la plus puissante de la Lune commence à se faire sentir douze heures avant et persiste 12 heures après. L’orage est donc arrivé quand la Lune noire s’est approchée. Bien sûr, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à mon Cœur en Cristal exposé sur le Rocher de la Colle blanche à toutes les Énergies Naturelles de la Terre. Et celles de cette nuit ont été particulièrement puissantes, Lilith devait être de la partie.

En descendant à la salle à manger, je ne peux que découvrir les dégâts, infiltrations d’eau, tuiles tombées du toit, branches d’arbres brisées. Pire, avec humour bien sûr, la machine à café n’a pas pu se mettre en marche, l’alimentation ayant été coupée par les systèmes anti-foudre… Je n’ai que du lait chaud à boire, ma dose de caféine va certainement me manquer, mais peut-être est-ce mieux ainsi… rire.

Je suis prêt en quelques minutes et malgré le temps toujours menaçant, je m’élance à l’assaut du Saint-Pilon. Des rafales glaciales ne cessent de déferler entre les arbres, les essorant à mes dépens. Je monte moins vite que les jours précédents car le sol, jonché de branches cassées, a été gravement raviné. Plusieurs arbres sont brisés en travers du chemin et je dois les enjamber parfois avec difficultés.

Quand je rejoins le Chemin du Roi, je constate avec une énorme surprise que le beau sablé du Chemin du Roi qui menait à la grotte de Marie-Madeleine n’existe plus, il a été emporté par un déluge d’eau. Le sol est encore plus glissant qu’hier mais cela ne me gêne nullement, j’ai mes bâtons bien en main.

Trois quart d’heures plus tard, je franchis le Col du Saint-Pilon. Juste à ce moment, le soleil fait une percée à travers les nuages… étonnant. Sur la cime, les bourrasques sont encore très violentes et je ne peux douter un instant d’être complètement seul, du moins en tant qu’être humain. Mais quelques centaines de mètres plus tard, je suis sidéré, je ne sens presque plus de vent et l’air, s'étant nettement réchauffé, commence à me sécher.

Je m’approche rapidement du Rocher qui est devenu, malgré le temps qu’il fait et grâce au soleil, particulièrement lumineux. Je sors mon appareil photo pour prendre de nouveaux clichés mais je me rends compte que les deux batteries sont vides… L’appareil est "resté en marche" depuis hier soir et comme j’avais moi-même désactivé la mise en veille automatique, je ne peux rien prendre, tant pis… Je suis un peu désabusé quand même…

C’est à ce moment que Tiyi m’annonce que ce matin je vais travailler dans le Secret du Féminin Šacré et que ce n’est pas par hasard si je ne peux prendre de photos… Comme il y a deux jours, Tiyi m’invite à réintégrer mon Féminin avant de pénétrer dans l’Espace du Rocher, ce que je fais par une courte méditation comme deux jours avant…

Cela fait, de nouveau je me laisse guider par Tiyi qui m’incite à entrer en résonnance avec ce lieu. Mais secret oblige, je ne peux rien exprimer de ce que j’ai perçu ce matin. Je ne peux que raconter l’exploration beaucoup plus large que j’ai faite de l’esplanade, du partage que j’ai eu avec l’Arbre de Tiyi qui m’a offert deux pommes de pin toutes vertes

Une fois au sommet du Rocher qui est vraiment très glissant, je récupère mon Cœur en Cristal qui était sous bonne garde mais quand même bien rincé par l’orage… Je suis un peu inquiet de le prendre en main mais je ne sens rien. Un de ces jours, certainement, je découvrirais les Énergies qui y ont été placées et peut-être serais-je même habilitée à les utiliser pour la guérison spirituelle des autres. En attendant, j’observe et j’admire l’environnement.

Les bourrasques se sont calmées. Cela fait plus d’une heure que je suis dans cet espace et il est temps que je m’en aille. Je fais mes adieux à ce lieu sacré et je reprends la direction du Pas de la Cabre… Arrivé dans la passe, je me retourne une dernière fois et je reste complètement médusé. Je viens de comprendre… Sans réfléchir, je sors mon appareil photo, je l’allume et je prends ??? Trois photos ??? Avant qu’il ne se coupe, batteries effectivement complètement vides… Impressionnant.

Je reprends mon chemin et quelques secondes après avoir franchi la passe, le soleil disparait derrière un gros nuage noir. Encore un hasard !!! Non, je viens de glisser dans la partie sombre de la Sainte-Baume, et je quitte le versant lumineux d'un lieu extraordinaire. Je ferai donc la descente sous un ciel de nouveau très couvert.

De nouveau douche… Puis je fais mes bagages que je charge dans ma voiture. Juste après le repas de midi, je quitte la Sainte-Baume non sans remarquer les dégâts que la foudre a faite à un immense Arbre-Maitre du nom d'Herakles et qui se trouve à mi-chemin de l’hôtellerie à la forêt. La moitié haute de la sphère formée par son feuillage est entièrement calcinée... Je sens que le "sacrifice" de cet arbre n'a pas été inutile mais je ne peux encore expliquer ce que je ressens.

Je comprends qu’il a été foudroyé au moment où j’ai failli tomber de mon lit… Sept ans plus tard, jour pour jour, Tiyi m’expliquera que l’Arbre s’est sacrifié pour effacer des centaines de milliers de mensonges proférés en ce lieu. Le sablé du Chemin du Roy avait été refait dans l’attente de la visite du Pape Benoit XVI, il a été arraché sur deux kilomètres comme pour dire que Myriam et mes autres Entitées de lumière rejettent totalement cette possibilité. De nombreux arbres sont brisés et l’accès à la grotte est fortement encombré… Pour moi, il s’agit d’un nettoyage spirituel du lieu organisé par Marie.

Je ressens un réel malaise… J’aurai aimé revivre en ce lieu puisque Tiyi m’a dit que j’y ai vécu lors de trois incarnations précédentes, la première pendant toute une vie comme femme de main, la seconde, le temps de devenir une Veilleuse talentueuse et la troisième pour une vie entière dédiée à cette communauté.

Mais avec le temps, je comprends que j’ai fait un vœu et que ce dernier s’est concrétisé en me reconnectant aux dernières douleurs vécues lors de cette incarnation. Se reconnecter à une vie antérieure, ce n’est possible qu’en se rattachant aux derniers moments vécus et ce n’est pas forcément dans la joie et dans l’Amour. C’est plus probable que ce soit très douloureux.

Le lendemain, de retour chez moi, je découvre une à une les photos prises pendant ces quatre jours. Celles qui concernent le Rocher me provoquent des vibrations intérieures très fortes accompagnées d’une joie immense qui me place dans une bulle d’Amour impressionnante…

Il m’a fallu un grand moment de réflexions pour savoir si je devais laisser les trois dernières photos au secret. Non, si j’ai pu les prendre malgré que les batteries étaient vides, c’est parce qu’il y a eut une volonté pour qu’il en soit ainsi. Au lieu de la décrire, j’ai préféré rajouter quelques commentaires pour partager avec vous qui me lisez ce que j’ai pu ressentir en ces lieux…

Placée en pleine falaise orientée plein Nord,
La Grotte de la Sainte-Baume est très froide et très humide
Et sa mise en valeur a été faite par des religieux avides de pouvoirs.

Sur l’autre Versant, celui qui se trouve au Soleil,
Se trouve un immense Sanctuaire dédié au Féminin Šacré
Que des générations de Femmes avaient mis en valeur par Amour…

L’ombre d’un côté, la Lumière de l’autre…


Tiyi, Reine d'Égypte.




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