Album Magique d'Isapierre, Episode No 71 : Combien de religions nous imposent de pleurer les souffrances du monde alors que c'est un non-sens spirituel...

Magie No 71 - Combien de religions nous imposent de pleurer les souffrances
du monde alors que c'est un non-sens spirituel…

Caux – Dimanche 26 avril 2009 – En fin d’après-midi, un séminaire sur Marie-Madeleine que j’ai trouvé très décevant vient de se terminer dans un centre spirituel bien connu à Caux, au-dessus de Montreux. L'image qu'ils donnent de cette femme peu commune, Myriam de Magdala, est bien trop triste.

D’après les interprétations des responsables de cette religion, Marie-Madeleine aurait passé 33 ans à pleurer les souffrances de l'humanité au fond d’une grotte froide et humide, la grotte de la Sainte Baume. Sept fois par jour, des anges venaient la chercher et en quelques battements d’ailes, ils l’emmenaient un peu plus haut sur la cime pour qu’elle prie à la rédemption du monde.

La veille, en soirée, un concert était offert à tous les participants. Entre deux morceaux joués par un quatuor d’ailleurs fort sympathiques, une très longue poésie censée raconter la vie de Myriam après la crucifixion, était lu sur un ton de circonstances bien sûr.

Je ne peux croire à une version aussi avilissante...

Ce dimanche matin, pour le petit déjeuner, un hasard de plus a voulu que le directeur de ce centre spirituel se place presqu’en face de moi. Dans la conversation, il me demande comment j’ai apprécié la soirée. Voici ma réponse :

Si je me mets un instant à la place de Marie-Madeleine...
J’entre dans le tombeau pensant serrer une dernière fois le corps de l’homme que j’aime le plus au monde. Et là, je ne découvre que des bandelettes qui, par leurs dispositions, rappellent la forme d’un corps. Je dois me rendre à l’évidence, le corps de Yeshoua a disparu et pour moi, c’est une deuxième souffrance aussi insupportable que sa mort sur la Croix.

Les émotions qui m’envahissent font que j’ai chaud et que j’ai besoin d’air frais… Alors je ressors, reprends mon souffle et ne peux qu’admirer le soleil qui se lève peu à peu devant moi. C’est beau, c’est terriblement beau mais quand on se sent aussi vide que moi dans ce tragique instant, cette beauté devient une horreur. J’aimerai que la nuit la plus sombre recouvre tout, définitivement, et que ce peuple qui a acclamé la condamnation de celui que j’aimais ne puisse plus jamais en sortir…

Ils l’ont condamné parce qu’ils ne pouvaient supporter son regard,
Moi, ils me garderont vivante pour me couvrir de leurs hontes…

Je pleure, oui… je pleure… ce sont bien plus que des larmes, c’est aussi du dépit… Cet homme était si bon, si généreux, si présent. Il parlait bien mais il écoutait encore mieux les cris de détresse des personnes qui souffraient. Mais parmi celles qu’il a aidées, combien riaient sur son passage parce qu'il s'effondrait sous le poids de la croix qu'on lui imposait de porter. Oui je pleure, moi qui me suis blottie si souvent mais pas assez longtemps contre son corps, moi qu’il a si tendrement aimé.

Yeshoua m'a trouvé digne et pour cette seule raison,
Il a ouvert les sept portes de ma conscience pour me relier à lui...

Je dois retrouver son corps. Je décide de traverser le jardin de Gethsémani, c’est plus court pour rejoindre le centre de la ville qui s’éveille lentement en ce jour de fête de Pâques. Soudain, j’aperçois un homme. A cette heure, c’est certainement un jardinier mais si des hommes sont venus chercher le corps de Yeshoua, il les a peut-être vus.

Je ne suis qu’à quelques mètres de lui quand soudain, il se tourne vers moi… cet homme rayonne… ce n’est pas un jardinier, c’est…. Yeshoua… En quelques fractions de seconde, j’ai envie de hurler ma joie mais rien ne sort, j’ai envie de me jeter dans ses bras, mais mes jambes sont inertes et très tendrement, par le langage des yeux, il me dit ; "Tu ne peux me toucher"…

Nous restons longuement à converser mais pas de la manière que nous connaissons ordinairement. Nous communiquons avec nos cœurs au travers de nos yeux et c’est bien plus profond que n’importe quel langage. Je ne peux dire combien de temps nous sommes restés ainsi mais je sais que ça durera l’Eternité et que je pourrais le retrouver dans la plus grande intimité dès que je solliciterais sa présence.


Le directeur et les personnes autour de moi sont très mal à l’aise… Mes propos les choquent, c’est tellement plus facile de mettre ses souffrances personnelles sur le même plan que les souffrances de Marie-Madeleine. Ils ne peuvent accepter mes propos, ils risquent la chute libre… Alors, en le regardant bien droit dans les yeux, je lui dis :

"Après avoir vécu un moment d’une telle intensité, il m’est impossible d’imaginer une seule seconde que Myriam aie pu verser une seule larme de souffrance… Face à Yeshoua, Elle n’a pu que se remplir de Joie, de paix et d’Amour et dans une telle abondance qu’elle ne pouvait que la partager le plus largement possible autour d’Elle.

C’est ce qu’Elle a fait en compagnie de Sarâla pendant les nombreuses années qu’Elles ont passé ensemble de l’autre côté du versant de la Sainte Baume, côté mer et côté soleil, là où des plantations de plantes aromatiques et médicinales étaient cultivées par des groupes de femmes profondément respectueuses de la Présence Divine en tout...


Grand silence autour de moi… Jusqu’en fin d’après-midi, plus personne ne m’adressera la parole. Heureusement, juste avant de remonter en voiture, je décide de me détendre dans les espaces verts du parc et j'ai été vraiment très content de trouver, dans ce bouquet de primevères partiellement dans l'Ombre, de la vraie Lumière…

En arrivant chez moi, je passe relever mon courrier. Le numéro d’avril 2009 de la revue Rectoverseau a comme thème "La Femme Sacrée" et ils m’avaient sollicité pour une publicité. J’avais accepté d’en mettre une sur un de mes anciens sites : "La Cour de RéCréAction, un Espace où s’entrecroisent joyeusement RéCréAction, Création et Action, un site avec de Nombreuses Rubriques dédiées à la Femme et au Féminin Sacré".

Je viens de recevoir l’exemplaire compris dans le contrat… Je découvre qu’ils ont repris quelques phrases de mon site pour faire l’introduction de ce numéro très orienté. A la page 24, je découvre que mon petit encart publicitaire est placé juste au-dessus du logo de ce groupe spirituel qui a lui aussi mis une publicité pour annoncer son symposium "Marie-Madeleine, l’univers de l’Ame"…